Avec passion, Lionel HERBET, ancien journaliste sportif au Courrier Picard et adhérent à Promotion Sport Picardie nous livre quelques lignes sur le cyclisme d'hier et d'aujourd'hui
Ce midi, au départ d'Amiens de la 4e étape du Tour de France, certains coureurs victimes la veille de chute mais qui ont eu la chance de pouvoir repartir, ne seront sûrement pas dans leur meilleure forme à la fois physique mais aussi morale.
Ils auront en effet peu dormi dans la nuit car ils auront du se soigner et tenter de récupérer après cette troisième étape qui aura vraiment été dramatique. Surtout pour le premier maillot jaune le Belge Jasper Philipsen qui s'est retrouvé au sol sans qu'il soit responsable.
Blessé sérieusement, le coureur belge a dû abandonner et laisser ainsi son leader Van Der Poel poursuivre l'épreuve.
Plusieurs chutes ont du reste émaillé cette étape qui, à l'inverse, n'a rien donné au plan de la course en elle même.
En effet, le public a souvent assisté au passage d'un peloton groupé qui s'apprêtait à aller au bout c'est à dire à un sprint massif.
Il y eut certes une échappée à une trentaine de kilomètres de l'arrivée mais il s'agissait d'un équipier de Pogacar qui prenait un point et endossait le maillot du meilleur grimpeur.
Ce lundi soir à Dunkerque, les coureurs sont arrivés vers 18 heures et le protocole impose la présence des premiers au moins une demi heure après l'arrivée. Pogacar a pu ainsi regagner son hôtel plus tôt.
On le sait c'est à Amiens que le départ ce mardi midi aura lieu.
On le devine facilement, les coureurs ont dormi soit à Dunkerque ou Lille avant de rallier Amiens.
Le temps de récupération aura donc été court pour tous les coureurs y compris ceux qui auront été épargnés par les chutes.
Mais revenons à cette journée qui n'a pas donné de plus combatif mais à une cascade de chutes, certaines étant sérieuses.
A plusieurs reprises, nous avons indiqué que le cyclisme devenait de plus en plus dangereux. Les routes sont de plus en plus difficiles et certains spectateurs ont parfois un comportement irréfléchi voir même indécent comme ceux qui n'ont pas hésité à monter sur des tombes dans un cimetière pour mieux voir les coureurs.
Il est par contre certain que ce mardi à Amiens, nous n'aurons pas à déplorer de chute pour la bonne raison que ce sera le départ.
Lionel Herbet
Dimanche dernier, des milliers d'hommes et de femmes ont participé à la Jules Verne, une épreuve qui se déroule dans les rues d'Amiens;
Chaque année, cette épreuve attire de plus en plus de monde, notamment chez les féminines.
Si toutes ces femmes sont venues disputer la Jules Verne, elles le doivent à .. Chantal Langlacé qui a vraiment donné l'exemple et a été la première femme à s'aligner au départ d'un marathon.
Revenons en effet 51 ans en arrière.
Chantal Langlacé est une athlète qui, au départ, joue au football et pratique même le cyclisme ( elle sera plus tard championne de Picardie sur route) et elle est une fervente supportrice de Raymond Poulidor.
Chantal a aussi la chance d'avoir un jeune entraineur de qualité Philippe Barbier qui lui donne d'utiles conseils.
Et notamment celui de s'aligner dans le marathon ce qui au départ eu le don d'effrayer Chantal.
Dans sa tête, elle repensait à ce célèbre Soldat de Marathon qui, dans l'Antiquité, avait couvert les 42,195 près d'Athènes et elle savait parfaitement que marathon rimait avec souffrance.
Mais si en définitive Philippe Barbier parvenait à convaincre Chantal, les autorités sportives en France restaient sur leur position.
Il n'était pas question de marathon féminin..
Nous étions alors en effet en 1974 et à cette époque, la Fédération Française d'Athlétisme interdisait officiellement le marathon, estimant même que l'avenir du marathon au niveau olympique était sombre.
La F F A avait même édicté un règlement qui autorisait les femmes à courir sur route mais sur la distance maximum de 5 km.
A l'inverse sur le plan médical, le Docteur Stephan affirmait "qu'il n'y avait pas de danger".
Et de se justifier par cette déclaration " que les efforts d'endurance sont moins toxiques que les efforts de résistance pour les femmes.
Une fille normalement préparée comme l'est Chantal Langlacé et dont le pouls bat à 45 coups minute, peut courir sans danger sur de longues distances".
Assez rapidement, Chantal Langlacé alors âgée de 19 ans augmentait le kilométrage de ses courses et la première fois qu'elle s'alignait au départ d'un marathon en Europe fut en Belgique, à Nivelles durant l'été 1974.
Elle était même la seule femme au départ mais ses adversaires ne le savaient pas.
Chantal parcourait ce marathon de Nivelles en 2h 46'18".
Soit tout simplement la meilleure performance mondiale de l'époque.
Ce qui lui valait une page complète dans le Journal l'Equipe et un titre évocateur du journaliste Christian Montaignac:
"Chantal Langlacé, la Cendrillon du Macadam".
Quelques semaines auparavant, elle avait disputé le marathon de Boston aux Etats-Unis où elle reçut un très bel accueil.
A Nivelles, même si l'organisateur était au courant de la présence de Chantal, la légende raconte que notre Amiénoise avait revêtu une tenue disons un peu plus masculine pour ne pas être reconnue.
Car dans la vie de tous les jours ce n'était pas toujours simple pour Chantal qui était parfois l'objet de remarques pas toujours sympas.
Ainsi un jour une dame l'accostait et lui dit
" Je ne t'embrasse pas.
Courir comme çà, tu m'impressionnes".
Dans son esprit, Chantal était un garçon manqué..
Pour Chantal, le Marathon c'était la liberté et l'indépendance.
Par la suite, Chantal Langlacé a disputé à plusieurs reprises les 100km du Val de Somme et nous l'avons aussi vu courir à Picquigny avec Claude Ansard.
L'Histoire de Chantal Langlacé est donc unique et il faut remonter à ..1908 et au Tour de France remporté par Petit-Breton.
A cette époque, le patron du Tour de France Henri Desgrange qui ressemblait beaucoup à Pierre de Coubertin interdisait aux femmes d'être présentes non seulement dans la course mais aussi la caravane même en tant que journaliste.
Récemment, l'Equipe a retracé l'Histoire d'une pionnière comme Chantal Langlacé.
Il s'agissait de Marie Marvingt une authentique championne du début du siècle dernier et qui, raconte la légende, a disputé le Tour de France 1908 courant non pas dans le peloton masculin mais devant le plus souvent.
Aujourd'hui, le stade de football du Mans qui vient de retrouver la L2 porte le nom de Marie Marvingt.
Le nom de Chantal Langlacé ne doit pas être oublié.
Lionel Herbet
Durant ce long week-end, dans le pays vendéen cher à l'ancien champion et devenu sélectionneur de l'équipe de France Thomas Voeckler, se déroulent les championnats de France de cyclisme sur route.
C'est toujours un moment important surtout pour les professionnels qui, dans une semaine ou du moins les meilleurs d'entre eux, vont participer au Tour de France.
Depuis plusieurs jours, les infos qu'elles soient écrites, parlées ou télévisées ne parlent sans arrêt de la chaleur. Oui la température atteint des records et ce samedi, sur France 3, les commentateurs ont bien évidemment évoqué ce problème de la chaleur. En donnant de plus une information importante à savoir que pour l'épreuve de ce dimanche, celle des professionnels la F F C a décidé que le kilométrage serait réduit et qu'un tour de circuit serait supprimée.
Une décision prise ce samedi matin et qui a provoqué la colère de Thomas Voeckler qui a estimé que le cyclisme est un sport très dur et que la chaleur n'a pas vraiment à jouer un rôle négatif.
Les coureurs quel qu'ils soient sont des sportifs hors norme et dont le courage est parfois considéré comme surhumain et surtout ne tient pas compte ni de la chaleur ni du froid.
Thomas Voeckler a raison et les exemples fourmillent avec d'un côté le froid et la neige qui n'ont pas empêché par exemple à Charly Gaul de remporter le Tour d'Italie en 1956 dans des conditions atmosphériques dantesques ou Bernard Hinault de s'imposer dans Liège-Bastogne-Liège un peu plus tard.
Ces deux immenses champions pouvaient s'imposer dans les pires conditions atmosphériques mais à l'inverse, Charly Gaul ne supportait pas la chaleur et son organisme l'empêchait de s'exprimer dès lors que la température s'élevait.
A l'inverse et Thomas Voeckler serait d'accord avec nous, dès lors que la route devient dangereuse, il faut arrêter les coureurs.
Si le cyclisme est toujours populaire, il le doit d'abord et surtout aux coureurs qui jouissent d'un courage exceptionnel.
Aujourd'hui, et c'est hélas un constat implacable, le coureur est plus en danger avec le comportement de certains spectateurs ou les chicanes qu'ils rencontrent sur leur route.
Lionel Herbet
Cette conférence animée par Lionel Herbet était consacrée le jeudi 25 juin 2025 à la Maison des Sports à Amiens à Pierre Pardoën et ce, en présence des maires de Picquigny, Belloy sur Somme, des deux filles de Pierre et d'Hubert Louvet et Jacky Crépin deux grands dirigeants régionaux dans le cyclisme:
"Merci à vous toutes et tous réunis dans cette Maison des Sports à Amiens où je vais essayer de vous retracer le parcours d'un sportif né à Amiens et qui a été le premier coureur professionnel de la Somme à participer et surtout à s'illustrer dans le Tour de France qu'il avait du reste terminé. Juste après la guerre je me dois de le préciser
Ce soir, je vais évoquer la carrière de Pierre Pardoën et c'est en réalité une sorte d'hommage rendu à un grand sportif qui a joui à cette époque de l'après guerre, d'une popularité sans faille.
A l'image du boxeur Jacques Bataille qui s'était illustré trois ans auparavant en 1949 quand il avait remporté les fameux Goldens Gloves à Chicago et les championnats d'Europe amateurs à Oslo.
Nous avions rappelé à deux reprises dont une fois ici dans cette salle de la Maison des Sports, la carrière de Jacques Bataille.
Celui-ci a été récemment honoré avec les Ceintures qui portent son nom et qui avait provoqué la venue à Amiens de deux anciens champions du monde: Laurent Boudouani et Julien Lorcy.
Pierre Pardoën n'a pour le moment, aucune reconnaissance officielle, que ce soit à Amiens mais aussi à Belloy sur Somme, le village dans lequel il s'était retiré et avait exercé quelques mandats de maire.
Pierre Pardoën , beaucoup parmi nous, l'ont aussi connu en tant que professionnel dans le monde automobile ou du moins dans celui des réparations de voiture.
Sa carrosserie était implantée au début dans une rue près de la Gare d'Amiens, la rue Wulfran-Warmé et il a effectué une magnifique reconversion puisqu'elle venue relativement tôt pour un sportif professionnel.
Alors qu'il n'avait pas encore 30 ans, Pierre Pardoën avait décidé de stopper sa carrière de coureur cycliste pour bifurquer vers une autre activité et penser à sa reconversion car il était marié et avait des enfants.
Mais avant cette reconversion, parfaitement réussie au demeurant, il nous faut revenir sur la carrière de ce coureur qui a vraiment débuté à ses débuts, en 1949. Ses premières courses ont été disputées sous licence FSGT, une Fédération très influente à cette époque avec un siège rue de Cagny à Amiens. Pour sa première course, il s'imposait à Montdidier et il prenait donc confiance en lui.
Sur son vélo, Pierre Pardoën n'était pas forcément un styliste tel Jacques Anquetil mais un coureur qui se battait avec un courage extraordinaire, ne baissant jamais les bras comme il le disait volontiers.
Nous étions en 1949, l'année de la première victoire dans le Tour de France de Fausto Coppi mais aussi l'année funeste de la mort dans un accident d'avion, du grand champion de boxe Marcel Cerdan.
En 1949, Pierre Pardoën avait alors 18 ans.et tout l'avenir devant lui..
Pierre Pardoën avait eu une jeunesse plutôt heureuse.
Il était né dans le quartier du Petit Saint Jean et il aimait raconter ses souvenirs de jeunesse.
Il avait même un cousin qui jouait au football à l'Amiens Athlétic Club. Lui qui à cette époque n'ailait pas trop le ballon rond.
Ses parents s'étaient achetés un tandem et à l'âge de six ans, ils lui procuraient un vélo.
C'est ainsi qu'il pouvait accompagner papa et maman jusqu'à la mer le plus souvent jusqu'au Crotoy ou le Tréport afin de passer un dimanche à la mer.
Son premier vélo était de grandeur nature et donc trop grand pour Pierre; Mais son papa lui avait mis des cale sur les pédales pour qu'il soit plus grand. tandis que la selle était directement posée sur le cadre. Une allure qui n'était pas très belle et cela explique peut-être que plus tard, Pierre Pardoen ne fut jamais un styliste mais plutôt un bagarreur.
En fin de journée, c'était alors le retour à la maison après plus de 150 km parcourus. Vous imaginez que Pierre n'avait alors que six ans et qu'il parcourait déjà 150km le dimanche.
Pierre ne pouvait pratiquer une autre discipline que le cyclisme.
A sept ans, il remportait dans le Nord sa première course mais il n'était pas encore licencié dans un club.
Le lundi, Pierre reprenait son activité d'ébéniste, le métier auquel il était destiné parce qu'il aimait le bois.
Il allait travailler du côté de Péronne à Mont Saint Quentin plus exactement aux Quinconces là où il avait effectué un stage de deux ans.
Il revenait ensuite route de Rouen à Amiens après la mort de son papa. victime d'un bombardement alors qu'il venait d'être libéré
Car sa jeunesse avait été heureuse et Pierre se sentait bien avec son papa et sa maman qui on le rappelle lui avaient acheté un vélo dès l'âge de six ans.
Hélas la guerre devait donc enlever en 1945 le chef de famille et Pierre se retrouvait avec sa maman.
Justement durant cette période durant laquelle, il vivait avec sa maman Pierre enfourchait son vélo non pas pour courir mais tout simplement aller chercher du ravitaillement. Car il fallait manger durant ces années qui voyaient Amiens et la région occupée par les Allemands.
L'histoire raconte qu'un jour, il avait déniché une dinde pour la Noël mais il fut surpris par un gendarme qui le laissa toutefois repartir chez lui.
Pierre qui aimait le bois décidait de faire son apprentissage d'ébéniste dans l'Est du département aux Ateliers Quinconces près de Péronne au Mont Saint Quentin.
Pierre devait rester deux ans mais en 1945, son papa décédait et fut très malheureux car il aimait beaucoup son papa.
En effet, M.Pardoën était revenu d'Allemagne mais il était victime d'un bombardement anglais.
Pierre se retrouvait donc seul avec sa maman et il reprenait son activité d'ébéniste tout en se promettant de s'acheter le plus tôt un vélo.
Pierre ne voulait pas laisser sa maman seule et il revenait sur Amiens trouvant un emploi rue de Rouen chez M.Tirmon qui laissa sa place à un gestionnaire M. Harrois. Ce dernier était un un homme très sympa et supporter de Pierre car en 1952 non seulement il félicitait Pierre mais il lui envoyait un chèque intéressant.
Ses débuts Pierre devait les effectuer en 1949 à l'Olympique Amiénois en 4e catégorie.
Lors de sa première course Airaines- Amiens, il se cassait la figure mais courageusement et en dépit d'un guidon et d'une fourche déréglés, il parvenait à terminer 8e.
Une semaine plus tard, il remportait sa première course à Montdidier.
Il effectuait ensuite son service militaire au 406 d'Amiens et en 1949, il était démobilisé. Moment où il signait une licence à l'Olympique Amiénois qui était à cette époque, le plus grand club de la Somme.
Après son retour à la vie civile, la vie de Pierre changeait alors.
Nous étions au printemps 1952 et les évènements allaient se précipiter.
Inconnu au début de cette année, il va devenir une véritable célébrité d'Amiens au cœur de l'été.
Beaucoup de témoins ont du reste affirmé qu'en 1952, Pierre Pardoën avait été reçu comme un chef d'Etat. Douze ans plus tard, en 1964, lorsque le Général de Gaulle avait traversé Amiens dans sa voiture, eh bien la foule était moins nombreuse.
C'est qu'en 1952, nous sommes dans cette période de reconstruction après la guerre et les photos de l'époque témoignent des dégâts provoqués par la guerre et surtout la destruction de quasiment toute la ville d'Amiens.
C'est une période qui n'a rien à voir avec celle que nous vivons actuellement. Pas de réseaux sociaux, de télé et de radio en direct et les exploits des sportifs sont relatés le soir lors d'une émission consacrée au Tour de France ou tout simplement la lecture de l'Equipe, le Courrier Picard bien sur et le Miroir des Sports.
Il n'existe pas de conférences de presse comme cela se pratique de nos jours.
Non les sportifs reçoivent les journalistes dans leur chambre à l'hôtel, le plus souvent allongés sur leur lit.
1952 qui sera l'année au cours de laquelle Pierre Pardoën est entré dans la légende du sport samarien, reste encore aujourd'hui comme une des plus belles périodes que le Sport nous ait réservés.
En effet, 1952 c'est l'année des plus beaux Jeux Olympiques de toute l'histoire.
Des JO à Helsinki marqués par une grande fraternité parmi les athlètes de tous les pays mais il est vrai que nous sommes quelques années après la fin de la guerre, dans un monde en reconstruction.
1952 ce sont les Jeux au cours desquels Jean Boiteux va devenir champion olympique du 400m et nous aurons droit à une scène tout à fait extraordinaire puisque le père de Jean Boiteux qui se trouvait dans les tribunes dévale les escaliers et plonge dans la piscine afin de congratuler son fils, premier Français champion olympique de natation.
1952 c'est aussi l'année au cours de laquelle l'Italien Fausto Coppi va remporter son deuxième Tour de France.
Tour de France qui verra la participation, au tout dernier moment du reste de notre Amiénois Pierre Pardoën.
Mais revenons au point de départ de cette carrière relativement brève mais quand même réussie.
Pierre Pardoën ne sera resté coureur professionnel que quelques années seulement et s'il n'a pas remporté de grande course, il reste à tout jamais comme le héros d'un Tour de France 1952 remporté par le campionissimo Fausto Coppi.
Le coureur italien est toujours aujourd'hui dans le cœur des sportifs transalpins et pourtant il est décédé le 1er janvier 1960 à 40 ans.
Vainqueur de deux Tours de France 1949 et 1952, Fausto Coppi qui fut aussi recordman de l'Heure et vainqueur du Tour d'Italie, a eu un adversaire trop fort pour lui: la guerre.
De1939 à 1945, Coppi a été sur d'autres fronts qui n'avaient aucun rapport avec le cyclisme.
Plus tard et justement dans ce Tour de France 1952, Fausto Coppi n'hésitait pas avant le départ d'une étape, à bavarder avec des coureurs anonymes du peloton.
C'est ainsi qu'il aimait bavarder avec Pierre Pardoën et dans les années 50, le grand Coppi venait chasser incognito, dans les marais de Longpré les Corps Saints.
Ce fameux Tour de France 1952 il faut le reconnaître, a complètement changé la vie de Pierre Pardoën.
Car quinze jours avant le départ de la Grande Boucle, Pierre Pardoën n'était pas professionnel et il avait le statut d'indépendant. Une situation inimaginable de nos jours.
Le coureur indépendant était celui qui n'était plus amateur mais pas encore professionnel.
Durant les premiers mois de 1952, Pierre Pardoën terminait son service militaire et il décidait alors de se lancer à fond dans le cyclisme.
Il ..participait en tant qu'indépendant au Tour de l'Oise. Une course dans laquelle il s'exprimait totalement au sein d'une formation régionale qui damait le pion aux professionnels.
Auparavant, il avait participé au Tour de Picardie et la Route de France.
Petit rappel: à cette époque, les courses se multipliaient et elles n'étaient pas annulées au dernier moment pour un nombre trop limite d'engagés ou un manque de moyens financiers.
Au Tour de l'Oise, Pardoën était leader au soir de la première étape mais dans le peloton, cela ne plaisait pas du tout aux professionnels qui voyaient d'un mauvais œil, l'intrusion de ce coureur amateur complètement inconnu.
Pierre Pardoën prenait finalement la troisième place au général mais l'essentiel était là: il avait frappé dans l'œil d'un directeur sportif.
En l'occurrence M. Ducazeaux mais il est bon aussi de préciser qu'à cette époque, les organisateurs du Tour de France et principalement M. Jacques Goddet grand patron du journal l'Equipe avaient aussi coché le nom de Pardoën pour qu'il puisse participer à ce tour de France 1952 dont le départ avait lieu à Brest. C'était aussi l'époque des équipes nationales et régionales.
Quatre ans plus tard, en 1956, Raymond Poulidor lui aussi indépendant se distinguera dans un critérium d'après Tour de France et passera professionnel.
C'est seulement la veille du départ du Tour à Brest, que Pierre Pardoën signait sa première licence professionnelle;
Du jamais vu.
Au départ de Brest, outre Fausto Coppi, nous avions le grand rival italien Gino Bartali mais aussi le Belge Rik Van Stenbergeen. La veille du départ du Tour à Brest, Pierre fit connaissance avec ses équipiers et son directeur sportif M.Ducazeaux.
Il regarda de plus près les champions qu'étaient Coppi, Bartali, Magni, Geminiani ,Van Stenbergeen etc. Il était un peu dans la peau d'un jeune supporter qui allait leur demander timidement un autographe.
Le lendemain au moment du départ, les jambes de Pierre tremblaient. Il avait tout simplement le trac mais heureusement, il eut vite l'occasion de se manifester. Il lui fallut toutefois atteindre le cap des 100km car auparavant, Pierre était mort de trouille et a t-il dit, il ressemblait à ce jeune chanteur qui se produit dans une grande scène et qui a le trac. Passé ce cap des 100km, Pierre Pardoën ne fut guère intimidé et il se lançait d'entrée dans la bagarre.
Pierre avait misé sur une petite bosse (nous sommes en Bretagne). Il attaquait après avoir évacué l'émotion qui l'avait étreint jusqu'alors. Cette attaque avait en tout cas fait des ravages et à sa grande surprise, il vit qu'à ses côtés, il y avait peu de coureurs sinon le grand Rik Van Stenbergeen. Pierre se retrouvait ainsi propulsé dans une échappée de quinze puis réduite à quatre coureurs dont les Belges Blomme et Van Stenbergeen. Ces derniers se méfiaient de Pardoën car ils ne le connaissaient pas du tout. A l'arrivée, Pierre Pardoën se contentait de la troisième place mais il n'avait pas à rougir de sa performance.
Si Pierre avait été plus culotté, il aurait surement lâché les deux Belges mais dans l'échappée, il y eut une sorte d'accord: Van Stenbergeen avait promis à Pierre qu'il n'attaquerai pas si Pierre en faisait de même. Perre avait été trop respectueux avec le grand Rik
Il est possible que ce jour là entre Brest et Rennes, Pierre Pardoen était supérieur aux deux Belges.
Le soir à l'hôtel, ce fut évidemment la fête au sein de l'équipe et M. Ducazeaux était même venu voir Pierre Pardoën et lui
avait dit "si tu prends le maillot jaune, demain, on fera tout pour le garder quelques jours".
D'un seul coup, la vie de Pierre Pardoen venait de changer et du rôle de gregario, il devenait un leader.
A Amiens, les gens écoutaient la radio ou lisaient le Miroir des Sports qui fut le premier journal à suivre la carrière de Pierre au pont de lui consacrer deux pages complètes après le Tour..Le lendemain, rebelote. Pierre Pardoën avait des fourmis dans les jambes et durant 70 km, il était virtuel maillot jaune de ce Tour de France historique. Mais cette fois, l'Amiénois ne bénéficiait plus du même traitement à commencer par Rik Van Stenbergeen dont le regard faisait parfois peur à Pierre lorsqu'il venait rouler à ses côtés. Par la suite, notre Amiénois qui commençait à passionner et à intéresser les sportifs de notre département se montrait plus discret mais il allait au bout de l'aventure, c'est à dire qu'il terminait son premier Tour de France.
Il terminait à la 55e place.
Pierre a beaucoup souffert surtout dans la montagne et à plusieurs reprises, il eut la crainte d'être éliminé. Il aurait aimé remporter la dernière étape mais on le sait c'est souvent la plus difficile à obtenir.
Dans ce Tour 1952, Pierre a surtout été impressionné par Fausto Coppi qui faisait l'unanimité mais aussi le Hollandais Wim Van Est qui avait la manie de toujours tomber. Aujourd'hui, on n'imagine pas l'incroyable retentissement qu'a eu sur la population et pas forcément sportive ce Tour de Pierre Pardoën. Dans la ville, une collecte a eu lieu et elle a permis à Pierre Pardoën de s'acheter sa première voiture. Il a aussi participé à une trentaine de critériums d'après Tour dont celui d'Amiens. C'était du reste la première fois qu'Amiens était le cadre du premier critérium d'après Tour sur le circuit mythique de la Hotoie. Ainsi les Bobet, Walkowiak, Anquetil, Gaul, Bahamontes, Nencini sont venus moins de 48 heures après l'arrivée à Paris, en arborant leur beau maillot jaune. La vie avait donc basculé en cette année1952 et plus jamais, jusqu'à sa retraite sportive, Pierre Pardoën ne connaitra une telle euphorie. D'autant que durant les trois années qui vont suivre, celles qui furent marquées par les trois victoires de Louison Bobet '(1953-54-55) , Pierre Pardoën fut tout simplement privé du Tour de France. Il était aussi l'équipier de Louison Bobet. Non pas qu'il ait été alors hors de forme mais tout simplement, en raison d'un conflit avec Jacques Goddet qui avait alors un pouvoir immense. Imaginez aujourd'hui Christian Prudhomme interdire à un coureur de prendre le départ de la Grande Boucle! Toujours est-il que Pierre Pardoën n'a pas aidé Louison Bobet qui fut son leader à un certain moment de sa carrière. Au fait, pourquoi Jacques Goddet avait interdit Pierre Pardoen de prendre le départ du Tour de France?
Tout simplement parce que Jaques Goddet voulait imposer un programme, son programme et cela le coureur amiénois ne l'acceptait pas.
Mine de rien, Pierre Pardoën avait du caractère et n'avait pas l'habitude de céder et de se coucher devant n'importe qui, fut-il Jacques Goddet..
Le Tour de France, Pierre Pardoën devra donc attendre 1956 pour le retrouver.
Il figurait évidemment dans une équipe régionale dont le leader était un certain Roger Walkowiak qui, à la surprise générale, allait s'imposer.
Malheureusement après avoir pris la 2e place dans la 2e étape, Pierre Pardoën était éliminé dans la 4e étape et il n'avait pas été repêché par les commissaires.
Aujourd'hui encore, les historiens du cyclisme estiment que ce Tour de 1956 fut un des plus spectaculaires et animés de toute l'histoire de la Grande Boucle.
Pierre Pardoën a mis fin à sa carrière en 1959 et il aura réussi à merveille sa reconversion.
Bien sûr que dans nos nombreux entretiens, avec Pierre Pardoën, nous avons parlé du dopage qui avait fait des ravages dans le Tour de France de 1998 et plus tard avec l'Américain Lance Armstrong.
Il faut aussi savoir qu'à son époque, si le dopage existait, il n'était pas répandu.
Pierre Pardoën nous jura qu'il ne s'était jamais dopé mais à la question: si pour gagner la classique Paris-Roubaix, vous auriez du vous doper, Pierre nous répondait alors en souriant:
"Je pense que j'aurais accepté de me doper si j'avait été certain de gagner Paris-Roubaix".
En 2013, pour le 100 e anniversaire du Tour, Jean Marie Leblanc et Christian Prudhomme avaient invité les coureurs qui avaient terminé la Grande Boucle et Pierre Pardoën qui avait alors 83 ans et avait des soucis de santé, était présent à l'arrivée à Paris.
Pierre Pardoën avait aussi déclaré à la fin du siècle dernier que l'important, c'était la reconversion.
Au début, dans sa carrosserie rue Wulfran Warmé à Amiens, il n'avait qu'un ouvrier.
Plus tard à Rivery, il en eut 35.
A ses débuts, les clients venaient parce qu'il était un ancien coureur cycliste et ensuite, parce qu' il était un patron sérieux.
Il est devenu en effet le responsable d'une carrosserie qui portait son nom.
"Je suis fier et je pense souvent à mon père, nous avait-il déclaré.
S'il était là aujourd'hui, je pense qu'il serait heureux"
Plus tard, Pierre Pardoën s'était retiré définitivement à Belloy sur Somme où après avoir été restaurateur, il avait occupé les fonctions de maire de Belloy sur Somme et ce, durant deux mandats.
Pierre Pardoën avait été comme le boxeur Jacques Bataille un des champions samariens que nous avions interrogé alors que nous étions encore élève à la Cité Scolaire d'Amiens.
Par la suite, Pierre était devenu un ami et durant une année j'ai pratiqué le cyclisme au sein de l'Olympique amiénois avant de partir au service militaire.
Et le vélo sur lequel j'ai disputé une vingtaine d'épreuves avait été acheté à un prix raisonnable à mon idole de l'époque: Pierre Pardoen.
J'espère qu'en quittant cette salle, vous en saurez un peu plus sur Pierre Pardoën et j'espère que la ville d'Amiens et la municipalité de Belloy sur Somme rendront hommage à cet homme qui a marqué le sport samarien dans les années de l'après guerre.
Le 15 septembre 2018, Pierre Pardoën son épouse et la famille furent reçus à la mairie de Picquigny par le maire, José Herbet et André Sehet qui lui avait consacré un livre retraçant sa carrière.
Pour rappel, Pierre Pardoën était né le 8 août 1930 à Amiens.
Il est décédé le 17 juin 2019
Lionel Herbet
L'argent plus que jamais le nerf de la guerre en sport
On le sait, il arrive que le couperet en l'occurrence la D N C G, tranche dans le vif, actuellement dans le monde professionnel du football.
L'information tombée voici 24 heures et qui plonge l'Olympique Lyonnais dans le désarroi, a évidemment fait réagir. qu'on soit ou non supporter lyonnais.
Elle a peut-être surpris mais elle est d'une implacable logique.
La DNCG a frappé très fort en rétrogradant Lyon en L2 après que les dirigeants du club aient présenté une situation financière catastrophique.
Le propriétaire du club l'Américain Textor croyait pouvoir intimider les membres de cette commission mais il s'est lourdement trompé.
Le gendarme financier du football français a frappé très fort et cette décision très difficile à supporter pour les supporters lyonnais, est pourtant d'une implacable logique.
Le football français vit au -dessus de ses moyens et il n'arrive pas à surmonter la grave crise des droits télévisés.
Il est même dit qu'en ce moment, les droits télévisés en France sont inférieurs à ceux du ... Portugal.
Certes Lyon va faire appel et l'attente sera surement interminable à la fois pour les joueurs et entraineurs du club mais aussi pour ceux du ...Stade de Reims qui serait repêché en cas de relégation confirmée après l'appel de Lyon.
Plus que jamais l'argent est au centre des discussions dans les clubs de football français qu'ils soient pros et même en dessous
Passons maintenant au cyclisme, sport dans lequel depuis quelques années l'argent a pris une importance considérable.
Comme dans le football, plus une équipe est riche, plus elle est en mesure de s'offrir les meilleurs coureurs au monde.
Les équipes françaises en mesure de rivaliser avec les étrangères sont peu nombreuses.
La semaine dernière, un coureur français Kevin Vauquelin a failli remporter le tour de Suisse mais il a été battu lors de la dernière étape dans le contre la montre.
Vauquelin est le leader de l'équipe ARKEA- B B Hôtels dont le siège est situé en Ile et Vilaine.
Par un bref communiqué, les dirigeants bretons ont annoncé qu'ils arrêtaient les frais et ils ont annoncé qu'ARKEA ne repartirait pas l'année prochaine.
Conséquence : soit le directeur sportif Emmanuel Hubert va trouver d'autres sponsors soit les coureurs devront trouver une autre équipe.
Pour Vauquelin cela sera possible mais pour les autres et nous pensons au Beauvaisien Arnaud Demare, ce sera plus difficile.
"L'aventure ne peut pas s'arrêter comme cela," a indiqué Emmanuel Hubert qui devra quand même trouver entre 20 et 30 millions pour repartir en 2026.
Lionel Herbet
1985 c'est l'année qui a vu pour la dernière fois un Français remporter le Tour de France.
En l'occurrence, Bernard Hinault ramenait à Paris pour la 5e fois le maillot jaune de la Grande Boucle.
On avait du mal à imaginer à cette époque que 40 ans après, le Blaireau attendrait toujours son successeur.
Et aujourd'hui on se demande même si le successeur de Bernard Hinault est né.
Puisque nous en sommes aux souvenirs, rappelons que voici un demi-siècle, en 1975, Bernard Thévenet mettait fin à l'hégémonie Eddy Merckx et il ramenait aux Champs Elysées le maillot jaune que lui remettait à cette époque le Président de la République.
Mais le souvenir que nous voulons mettre en exergue concerne un coureur samarien, dont les parents habitaient alors à Picquigny.
Il s'agissait de Jean Claude Leclercq, complètement inconnu alors et qui avait créé une grosse sensation le dimanche 23 juin 1985 sur le circuit de Chailey, petite bourgade de .. 600 habitants et qui avait réussi la prouesse d'organiser ces championnats de France sur route.
Nous étions près d'Auxerre et l'entraineur Guy Roux qui aimait le cyclisme n'avait pas voulu manquer cette journée qui devait attirer un public record. Nous étions à une semaine du départ du Tour de France.
Ces championnats de France professionnels sur route devaient tourner au fiasco des grandes équipes comme Renault, la Vie Claire, Peugeot et sourire à la modeste formation Skil, dirigée par le Vicomte de Gribaldy qui, en ce jour béni du 23 juin 1985, allait signer son plus beau succès en tant que directeur sportif.
Quant à Jean Claude Leclercq, il terminait détaché et le deuxième Charly Berard était relégué à plus d'une minute trente secondes tandis que Martial Gayant, autre Picard prenait la troisième place.
Ce fut surement le succès le plus inattendu de toute l'histoire du cyclisme français.
Un succès qui n'a pas plu mais pas du tout à Bernard Hinault, Laurent Fignon et le sélectionneur de l'équipe de France qui ne devait pas retenir Jean Claude Leclercq en fin de saison, pour participer au championnat du monde. Ce qui fut considéré à l'époque comme une véritable injustice car en général le porteur du maillot tricolore est sélectionné d'office.
Jean Claude Leclercq était le premier surpris de son succès mais ce maillot ne souffrait aucune contestation au terme d'une épreuve longue de 258km et qui n'avait vu finalement que ..28 coureurs sur la ligne d'arrivée.
Les journalistes se penchaient alors sur la personnalité de ce nouveau champion de France.
C'est que Jean Claude Leclercq bien que né à Abbeville avait jusqu'alors vécu en Suisse.
Ses parents résidaient alors à Picquigny où se trouvait l'usine la LUWA.
Le papa Daniel Leclercq se vit proposer l'occasion d'aller pour le compte de la LUWA travailler en Suisse et cela explique que le petit Jean Claude ait effectué sa carrière de cycliste en Suisse et qu'il ait ensuite tapé dans l'oeil de Jean De Gribaldy.
Ce dimanche 23 juin 1985, nous ne l'avons pas oublié et pour cause.
En effet, les parents de Jean Claude devaient réunir le soir dans leur maison de Picquigny leurs amis dont nous étions ( nous étions quasiment voisins) pour fêter comme il se doit, ce titre de champion de France.
Quelques jours plus tard, Jean Claude revenait à Picquigny et nous en avions fait l'écho dans le quotidien sportif l'Equipe..
Par la suite, Jean Claude Leclercq devait remporter la Flèche Wallonne en 1987 puis devenir commentateur à la télé suisse et ensuite être nommé Directeur Technique National en Suisse.
A Picquigny, Jean Claude Leclercq devait donner des idées à un certain ..Philippe Ermenault qui découvrait alors le sport avec le ..judo mais devait bifurquer vers le cyclisme.
Jean Claude Leclercq ne fut pas étranger à cette nouvelle passion que devait avoir alors le jeune Philippe Ermenault.
Lionel Herbet
Une équipe du comité de la Somme de cyclisme a disputé ce dernier week-end une manche de la coupe de France qui se déroulait à Villedieu les Poëles.
Il s'agissait de la deuxième manche qui aura été beaucoup plus favorable que la précédente.
L'équipe samarienne a en effet terminé à la deuxième place au général.
Cela fait évidemment plaisir aux responsables de cette équipe, emmenée par Julien Nadaux mais aussi au delà du comité départemental pas toujours à l'honneur ces derniers temps.
"La Somme se porte bien, a déclaré Julien Nadaux.
Nous avons en effet pris la deuxième place dans la course en ligne après avoir pris la 5e place du contre la montre par équipes et surtout deuxième de la course en ligne."
La Somme n'a pu incorporer deux coureurs dans l'échappée au contraire de la Manche qui en avait placé deux.
Il a donc manqué à la Somme un coureur pour améliorer le classement général.
Il y aura bien sur une troisième manche mais pour l'heure, Julien Nadaux ignore le lieu de l'épreuve.
Ce sera une épreuve sur piste et c'est prévu avant la grande finale qui aura lieu fin aout.
La Somme a été emmenée par un remarquable Noé Raeckelboom du Team Facory 80 et qui selon Julien Nadaux est dans une forme olympique.
Rappelons aussi que Julien Nadaux est depuis quelques mois le président du club de l' E C Abbeville qui fut on le rappelle celui du champion Eric Lalouette que personne n'a oublié.
Quand il a été élu à la tête d'un des clubs les plus prestigieux de la Somme , Julien Nadaux a axé ses efforts sur les jeunes et il souhaite avoir les meilleurs contacts avec le milieu scolaire.
Rappelons aussi qu'aux côtés de Julien Nadaux, figure Carlos Gorin ancien coureur de bon niveau mais surtout éducateur reconnu.
Notre photo: les membres de l'équipe de la Somme sur le podium à Villedieu les Poëles
Lionel Herbet
Contrairement à une idée répandue, le cyclisme est un sport qui nous offre ce spectacle vraiment réjouissant.
De plus en plus, nous avons d'anciens champions cyclistes qui ont atteint l'âge respectable de 100 ans et qui se portent bien..
On se souvient que l'an dernier au moment des Jeux Olympiques de Paris, Charles Coste qui fut champion olympique de poursuite par équipes en 1948 à Londres, avait été invité à porter la Flamme Olympique.
Charles Coste avait même été honoré par les instances olympiques notamment Tony Estanguet en se voyant décerner la Légion d'Honneur.
Les Jeux rendaient ainsi hommage au dernier champion olympique encore de ce monde. et Charles Coste a vécu un des moments forts de sa vie.
Les centenaires en cyclisme ne se résument pas à Charles Coste.
Ainsi Antonin Rolland qui fut un équipier fidèle de Louison Bobet et qui à porté le maillot jaune du tour de France et le rose du Tour d'Italie file sur ses 101 ans. Il a toujours bon pied bon œil et il accomplit régulièrement des sorties à vélo avec ses ..petits enfants..
Jacques Marinelli qui était appelé la Perruche fut un adversaire acharné du grand Fausto Coppi lors du Tour de France 1949. Il a été ensuite le maire de sa ville Melun.
Il a 100 ans et derrière lui n'est pas très loin André Darrigade, 95 ans que nous avons vu gagner une étape du Tour de France à Amiens dans les années 60.
L'an dernier le Grand Fusil Raphaël Geminiani nous avait quittés à l'aube de ses 100 ans.
Un peu plus tôt, Emile Idée était mort à 104 ans
Dans notre région, saluons la longévité d'Elie Lefranc l'homme aux 500 victoires et qui fut un adversaire de Jacques Anquetil. Il a eu 96 ans et plein de souvenirs dans la tête.
Chez nous à Amiens notre ami Michel Boquillon qui fut professionnel dans les années 60 se rapproche de cette barrière et en attendant, il est membre de Promotion Sport Picardie.
A l'heure où il est bon de critiquer le cyclisme pour les raisons que nous connaissons, nous sommes heureux de constater que ce sport conserve.
Lionel Herbet
Ce vendredi, à l'occasion d'une cérémonie consacrée au départ d'une étape du Tour de France le mardi 8 juillet prochain, Christian Prudhomme le grand patron d'ASO était présent.
C'est au Musée de Picardie que nous l'avons retrouvé alors qu'il devisait avec d'anciens champions comme Philippe Ermenault ou d'anciens confrères tel Thierry Adam.
Sans oublier les élus Alain Gest et Hubert de Jenlis Président d'Amiens Métropole et Maire d'Amiens.
Souriant et visiblement heureux de se retrouver dans une ville qu'il connait bien, Christian Prudhomme nous a accordé une interview exclusive.
Christian Prudhomme et Amiens c'est en effet une véritable histoire d'amour et c'est ce qu'il nous a expliqué à la sortie du Musée de Picardie alors que la pluie avait fait son apparition.
Christian,, c'est à Amiens que vous avez vraiment débuté votre carrière de journaliste?
Parfaitement. C'était au Courrier Picard et je venais de terminer l'Ecole de Journaliste à Lille après deux années d'études. Les premiers papiers que j'ai écrits c'était donc pour le Courrier Picard en aout et septembre 1984 . C'était alors pour la Locale Amiens et Il y avait Francis Lachat, Christophe Verkest qui se passionnait déjà pour le hockey sur glace et Patrick Duval, hélas décédé.
Amiens c'est aussi la ville de ma grand mère. Tout à l'heure on m'a remis un bouquin sur la famille.
Mon père était médecin et ces personnes m'ont remis le certificat de mariage de mes parents qui date de septembre 1957.
Je n'avais jamais vu ce document.
Ma maman qui habite Paris et a aujourd'hui 96 ans ne m'en avait jamais parlé. Je vais lui faire voir ce document.
J'ai aussi vécu ce vendredi cette réunion, avec 450 enfants et j'adresse un remerciement aux enseignants, aux élèves mais aussi à Amiens Métropole.
Ces enfants sont venus me voir et ils m'ont dit simplement : Merci pour la dictée.
Jamais on ne m'avait dit cela.
C'était génial.
Ce fut donc une journée bien remplie avec beaucoup plus d'émotion que je ne l'espérais. Cela m'a fait plaisir.
Maintenant, pour une ville, est-ce plus intéressant une arrivée ou un départ?.
C'est évidemment différent;
Il est évident qu'une arrivée c'est le point culminant d'une étape. avec un vainqueur mais un départ permet d'approcher plus facilement les coureurs
Les champions cyclistes restent très accessibles .
A Amiens le décor est important. et il a une sacrée allure
C'est aussi un écrin et ce départ sera l'occasion de montrer Amiens au monde entier même si cela s'est fait auparavant avec la Cathédrale..
Il est évident aussi qu'il y a plus de temps au départ de l'étape..
Franchement voyez vous un successeur à Bernard Hinault?
Côté masculin, nous sommes avec deux générations. Pinot est parti, Alaphilippe revient mais n'est plus le champion qu'il était et reste Bardet lui aussi en fin de carrière tandis que chez les femmes il y a plusieurs qui peuvent gagner le Tour de France.
Oui je pense franchement qu'une Française peut gagner le Tour de France avant un homme mais j'espère que je me trompe et je ne veut pas tirer de plans sur la comète; Vous l'avez vu avec le XV de France de rugby et le phénomène Dupont..
Cette année marque un anniversaire: cela fait 50 ans que Bernard Thévenet a gagné le Tour. On suppose que vous allez célébrer cet évènement?
Bien sur.
Bernard s'est cassé le pied mais il se remet bien avec sa famille.
C'est un Monsieur magnifique et extraordinaire.
Le cyclisme est-il devenu un sport dangereux?
Sans aucun doute.
Les champions vont de plus en plus vite et ils sont faits pour aller vite.
Même dans les descentes les coureurs parviennent à sprinter et aller encore plus vite. Et puis, il faut se dire qu'on ne pourra jamais rien faire contre les aménagements.
Dans le milieu, on dit souvent qu'un bon sprinter se débranche le cerveau.
Quant aux conditions atmosphériques pourquoi on neutralise des courses?
Parce que tout simplement, devant le peloton vous avez deux motards de la Garde Républicaine qui sont au sol.
C'est à ce moment que la course est neutralisée. Ceux qui critiquent ne connaissent rien au cyclisme. Mais cette règle on ne peut l'appliquer systématiquement.
Pogacar au départ de Paris-Roubaix, quel est votre sentiment?
C'est formidable et je n'y croyais pas au départ.
Comme dans mon enfance, on va retrouver dans Paris-Roubaix les meilleurs coureurs qui brillent du début à la fin de saison.
Le duel à venir Van Der Poel- Pogacar sera phénoménal.Et j'espère qu'il y aura un troisième larron comme Ganna récemment dans Milan-San Remo
Enfin, Christian, Vous connaissez bien Alain Gest. Savez vous que son père a été journaliste mais surtout le créateur du Tour de Picardie.?
Je connais depuis longtemps Alain Gest et je sais pourquoi le Tour de France vient ici à Amiens.
Le Tour est un grand évènement populaire qui donne du plaisir aux gens dans la rue et de plus c'est gratuit. Il n'y a pas d'équivalent.
Lionel Herbet
Ce n'est hélas pas la première fois que nous évoquons les gros problèmes rencontrés par le cyclisme du moins depuis le début de saison.
Evidemment les chutes ont toujours une grosse part dans les incidents ou du moins accidents qui se produisent sur une épreuve cycliste.
Ces derniers temps, il y avait les erreurs de parcours du moins juste avant l'arrivée. Alors les organisateurs annulaient les résultats, quitte à engendrer une injustice car le vainqueur, lui, ne s'était pas trompé.
Oh ce n'est pas une première car nous avons le souvenir qu'en .. 1949 Paris -Roubaix avait été perturbé par une erreur de parcours et à cette époque les organisateurs avaient décidé qu'i y aurait deux vainqueurs: Serce Coppi le frère du grand Fausto et André Mahé qui s'était ensuite retiré dans le département de l'Oise et que nous avions justement rencontré une année avant le départ d'un Paris-Roubaix.
Les erreurs de parcours ont toujours existé mais franchement, depuis quelques années, nos routes deviennent vraiment .. hostiles au sport cycliste.
Les coureurs sont confrontés aux chicanes, au rétrécissement des routes etc..
Bref, tout pour décourager les organisateurs.
Mais voilà que depuis deux jours, les ennuis s'abattent sur le cyclisme.
Dans l'Oise, les organisateurs de la Ronde de l'Oise, une des épreuves les plus prestigieuses de la région n'aura pas lieu cette année.
C'était normalement la 70e édition et c'est la mort dans l'âme que les organisateurs ont du baisser les bras, faute de moyens financiers.
L'organisateur principal de la course est Michel Birck qui, en tant que bénévole, a travaillé durant plusieurs mois avant de jeter l'éponge faute de moyens financiers. Saluons la dignité de Michel Birck en formulant le voeu que l'an prochain la Ronde de l'Oise puisse se dérouler normalement.
Enfin, ultime coup dur ce mercredi: une étape de Paris-Nice a été purement et simplement neutralisée et ce en raison de la grêle qui pouvait mettre en danger les coureurs.
La course devait reprendre et sourire à Vingegaard qui n'était pas content estimant que l'étape auraient dû être annulée..
Jadis quand il faisait mauvais temps, les coureurs étaient quand même lancés sur les routes.
On se souvient de Luis Ocana qui dans un Tour de France en 1971 fit une chute qui l'avait contraint à l'abandon.
Plus tard on se souvient de la victoire de Bernard Hinault dans un Liège-Bastogne-Liège dantesque et plus loin dans le temps, Charly Gaul qui préférait le froid et la pluie à la chaleur, remporta un Tour d'Italie inoubliable car à cette époque des coureurs avaient tellement froid qu'ils se réfugiaient dans des étables pour se réchauffer.
A cette époque, on ne se posait pas la question: il fallait aller au bout quoiqu'il en ..coûte.
Le cyclisme a changé ou du moins, les mentalités ne sont plus les mêmes.
C'est peut-être la raison pour laquelle, aujourd'hui, les champions n'ont plus tout à fait la même notoriété que leurs prédécesseurs.
Lionel Herbet
Ces derniers jours, nous avons évoqué les principaux soucis rencontrés en ce début de saison du cyclisme.
Il s'agissait de mettre en avant le problème de la sécurité car de plus en plus des coureurs sont victimes de très graves accidents de la circulation.
On l'a encore déploré ces dernières semaines avec le décès d 'un jeune cycliste anglais Aidan Worden 18 ans et d'un espoir en Colombie.
La sécurité est aujourd'hui le danger numéro un dans ce sport que ce soit en course ou à l'entrainement.
Une remarque en passant.
Voici encore un quart de siècle, à cette période de l'année, les routes étaient très fréquentées par les coureurs qui préparaient leur saison.
Ils étaient souvent seul ou en peloton et pour les précéder, il y avait une voiture du club qui réglait si on peut dire, la circulation. Les accidents étaient rares car il existait une sorte de respect entre les automobilistes et les cyclistes.
Aujourd'hui, on ne rencontre hélas plus de coureurs qui s'entrainent afin d'être en forme pour la première course de la saison. Et s'il vous arrive de croiser certains coursiers, ce sont en général des adultes voir des vétérans qui viennent souvent le dimanche matin se dégourdir les jambes.
Autre souci rencontré par le cyclisme et que nous avions évoqué, celui des finances.
Il ne vous a pas échappé que les temps sont durs et que le cyclisme souffre peut-être plus que certains sports collectifs car il n'y a pas de recette.
On pensait avoir tout vu mais voilà que survient l'erreur fatale, un erreur dans le parcours.
Dans notre carrière, il nous est bien sûr arrivé que dans certaines courses même professionnelles, par la faute ou la négligence d'un signaleur, les coureurs se trompent et s'engagent sur une route qui ne leur était pas destinée.
Mais l'erreur était vite réparée et tout redevenait rapidement dans l'ordre.
Cette fois, les conséquences ont été plus sérieuses.
C'était à l'arrivée de la première étape du Tour d'Algarve.
Le peloton qui se présentait à l'arrivée a été, pour des raisons inconnues, dirigé sur une voie parallèle
Sauf quelques coureurs qui ont disputé normalement l'arrivée et c'est l'Italien Ganna qui s'est montré à la fois le plus rapide et le plus malin.
Hélas pour lui, Ganna n'a pu apprécier comme il se doit cette victoire car les organisateurs ont purement et simplement décidé d'annuler cette étape, privant ainsi l'Italien du maillot de leader.
Espérons que désormais, le cyclisme en a terminé avec tous ces pépins et que nous n'aurons plus à déplorer tel ou tel incident.
Le Cyclisme mérite mieux.
Lionel Herbet
Dans les milieux sportifs, ce médecin fait référence.
Chaque dimanche, on le voit avec sa petite valise autour des terrains de football, en tant que médecin officiel de l'Amiens SC mais il est aussi le docteur qui joue son rôle dans les courses cyclistes et notamment le Grand Prix de la Somme.
Sans oublier les fonctions qu'il occupe au Comité Régional Olympique et sportif sans oublier sa présence au sein du comité directeur du district de la Somme de football dont il est un membre élu et compétent.
Dimanche dernier, Marc LEGENT était de service à l'occasion de la rencontre U 19 qui opposait les Amiénois à Valenciennes.
L'occasion de lui demander comment il parvenait à cumuler toutes ses fonctions mais aussi son activité professionnelle.
"D'abord je suis un vrai Picard car je suis né à Amiens ville dans laquelle j'ai passé ma jeunesse à l'exception de deux ans où j'étais à Clermont Ferrand quand mon père terminait ses études , en tant qu'Inspecteur des Impôts.
Je suis ensuite revenu à Amiens.
Cela fait exactement 24 ans que j'exerce ce métier de médecin et c'est la même année que la naissance de mon fils.
J'ai actuellement un cabinet à Villers Bretonneux.
A l'Amiens SC, je suis médecin depuis une dizaine d'années.
Je suis arrivé un peu par hasard car le docteur GUERET arrêtait. Il m'a sollicité et j'ai donc débarqué.
Au départ je ne faisais que quelques heures par semaine et aujourd'hui avec le développement du centre de formation, je suis plus occupé.
Ma fonction consiste à suivre en semaine les jeunes du centre et le dimanche à accompagner une équipe.
Mon rôle est celui d'un médecin du sport et je suis là pour traiter les blessures, la rééducation et tout le côté médecine générale.
Je suis présent chaque jour et ce, à raison de 23 heures par semaine.
Evidemment j'ai mon cabinet à gérer et cela fait que mes journées sont bien remplies.
Je suis aussi le médecin du district de la Somme et c'est mon premier mandat avec le président Pascal Tranquille.
Je m'occupe surtout des dossiers de surclassement et le suivi des arbitres.
Je travaille aussi en étroite collaboration avec le Comité régional olympique et sportif. Nous allons travailler sur la pratique des électro cardiogrammes chez les 12-13 ans.
Il s'agit de déceler les anomalies et notamment quand surviennent les morts subites.
Enfin, je suis aussi le médecin du cyclisme et c'est au CROS que j'ai rencontré Hubert LOUVET qui organise le Grand Prix de la Somme.
Il m'a demandé si je voulais remplacer mon collègue qui arrêtait.
J'ai accepté et l'an dernier, j'ai donc fait le Tour de la Somme.
C'est vraiment intense car dans ma voiture, je suis proche du peloton.
Il faut être réactif tout de suite dès qu'il y a un pépin.
C'est vraiment particulier
Dès qu'il y a une chute, il n'y a pas de temps à perdre.
Il faut prendre une décision en l'espace de quelques secondes.
Quand une chute se produit, le coureur veut toujours repartir.
Mais c'est le docteur qui décide.
En course, vous pouvez soigner le coureur, lui faire une piqure par exemple.
C'est vraiment passionnant.
Tout peut arriver et je me se souviens qu'au Grand Prix de la Somme l'an dernier, une chute de masse avait eu lieu et il avait alors fallu arrêter la course.
Enfin, le mauvais côté, c'est que dans ma voiture, je suis certes au courant du déroulement de la course mais je ne vois rien car je suis derrière le peloton.
Passionnant personnage que ce Marc LEGENT à la fois médecin mais surtout un vrai passionné du Sport et qui évidemment fin août sera au départ à Albert du Grand Prix de la Somme..
Lionel Herbet
Une fois de plus, une affaire de dopage qui concerne une autre discipline que le cyclisme a tendance à partir en vrille ou du moins à ne pas prendre les proportions qu'elle le mérite.
Il semble bel et bien que dans le cas de figure qui nous intéresse, le tennis est beaucoup plus protégé par les instances mondiales que le cyclisme notamment.
Longtemps en effet dans l'opinion, on a eu tendance à penser que le seul sport où un sportif pouvait se doper afin d'améliorer ses .performances, était le cyclisme.
L'affaire qui défraie en ce moment la chronique concerne tout simplement le numéro un mondial du tennis l'Italien Jannik Sinner.
Ces derniers temps, ce joueur a été contrôlé positif au clostebol.
Nous ne sommes pas médecin mais ce produit est interdit par les instances et il faut donc se plier à la loi. Ce que visiblement Sinner n'a pas fait puisqu'il s'est fait prendre une deuxième fois. dans un contrôle positif
L'Agence mondiale antidopage l'a alors suspendu pour trois mois mais il semble que la période de suspension ait été choisie par le joueur lui même en plein accord du reste avec les instances mondiales de ce sport.
Du coup, sa suspension prendra fin début mai ce qui lui permettra d'être requalifié au moment où se déroulera le Tournoi de Rolland Garros.
A moins que le Tribunal arbitral du sport ne prenne l'affaire en main et se fasse respecter en prenant une décision au mois d'avril.
Maintenant, posons simplement cette question: et si à la place de Sinner le dopé avait été coureur cycliste. Tadej Pogacar le dernier vainqueur du Tour de France
Nous aurions alors assisté à un déchainement de commentaires défavorables à l'encontre de ce champion cycliste mais aussi à la discipline tout simplement.
Car encore aujourd'hui dans ce bas monde, beaucoup de gens croient qu'il n'y a que dans le cyclisme que le dopage est roi.
Erreur.
Un directeur sportif Jérôme Pineau a alors posé cette question: "Deux poids, deux mesures?".
Il a raison tout comme un ancien numéro un du tennis mondial Stan Wawrinka s'interroge ainsi " Reverrons nous un sport propre".
Franchement, nous nous posons la question et doutons. .
Lionel Herbet
Dans quelques semaines, le prix de Montdidier va lancer officiellement la saison cycliste dans notre département.
C'est une tradition qui perdure et nous avons le souvenir que voici une trentaine d'années, les organisateurs refusaient des coureurs au départ.
C'était la belle époque du cyclisme avec des coureurs de qualité, des dirigeants passionnés par leur discipline et un public qui répondait présent.et se passionnait pour ce sport.
Aujourd'hui la situation n'est plus du tout la même et bien sûr, nous la regrettons de façon amère.
Outre le fait que le nombre des licenciés a baissé un peu partout et pas seulement dans la Somme, les organisateurs d'épreuves cyclistes sont confrontés à deux phénomènes irréversibles: la sécurité et le manque de moyens financiers.
Ce qui explique que dans nos villages, le dimanche quand se déroule la fête locale, le cyclisme n'est plus d'actualité.
Les faits sont hélas implacables. Il y a de moins en moins de courses et un peu partout, on annule des épreuves.
Ainsi, avons nous appris par exemple que le Tour de Bretagne féminin était annulé et ce en raison d'un manque d'argent.
Idem pour les Six Jours de Grenoble.
C'est tout simplement affligeant.
Et quand ce n'est pas un problème financier, les organisateurs sont confrontés à celui de la sécurité.
ll ne vous a pas échappé que dans nos villes et villages, les chicanes sont nombreuses et perturbent la circulation automobile et par conséquent, les courses cyclistes quand elles empruntent ce genre de routes.
Dans ces conditions, organiser aujourd'hui une course cycliste est un vrai casse tête et que le dirigeant qui trace le parcours est confronté à une tâche très difficile.
La semaine dernière, l'Etoile de Bessèges qui lance en général la saison professionnelle, a été marquée par un fait regrettable mais que nous pouvons, à la limite, comprendre.
En effet, il semble que le parcours était dangereux ce qui a motivé le retrait de l'épreuve de plusieurs formations.
Heureusement, tout le monde n'a pas quitté le bateau et finalement la course a pu aller jusqu'au bout avec un vainqueur méritant Kevin Vauquelin.
Mai sil est évident que les bénévoles qui organisent cette Etoile de Bessèges ont été déçus et nous ne serions pas surpris qu'ils abandonnent l'organisation.
Maintenant, si nous nous mettons du côté des équipes s'étant retirées, c'est dire celles qui sont les plus huppées, la crainte d'une chute qui aurait hypothéqué la suite de la saison, a sûrement joué un rôle dans la décision. prise à la fois par le directeur sportif de l'équipe mais surtout les patrons ceux qui ont le portefeuille bien garni et achètent une équipe cycliste comme on achète un club de football.
Moins de courses en Picardie et en France, c'est hélas le triste constat que nous tirons;
A l'inverse et en ce qui concerne le problème financier, les équipes professionnelles vont courir dans les pays où il y a de l'argent et par exemple le Français David Gaudu vient de se signaler au Tour d'Oman.
Maintenant pour revenir au Grand Prix de Montdidier fasse qu'au départ nous ayons un peloton fourni. et que le public aura l'occasion d'assister à une belle épreuve.
Lionel Herbet
Dans le cadre de l'héritage des Jeux Olympiques, dans une conférence organisée par le Département dans le cadre de la Maison des Sports à Amiens, ayant pour thème l'importance de la préparation mentale dans la prévention des blessures des sportifs de haut niveau, le champion olympique Philippe Ermenault ( Atlanta en 1996) était l'invité de cette soirée animée par le duo David Pruvot et Sébastien Becuwe.
Jamais Philippe Ermenault ne s'était autant dévoilé sur la grave blessure survenue au début de 1997 et son témoignage est d'une réelle importance.
Jamais jusqu'à présent, l'enfant de Picquigny n'avait mis en lumière cette partie de sa brillante carrière et qui nous a permis de constater que déjà, à cette époque, la préparation mentale était importante dans le sport de haut niveau.
On peut même affirmer que le cyclisme mais aussi la ville d'Amiens étaient en avance sur bien d'autres disciplines, notamment la natation en cette année 1996 et qui était encore à la traine.
Nous l'avons déjà mentionné dans de précédents articles, la préparation mentale est un outil essentiel dans l'accompagnement des athlètes.
Elle est égale à la préparation physique.
Elle est essentielle pour prévenir les blessures et pour Philippe Ermenault, ce levier a été capital ainsi qu'il l'a raconté jeudi soir à la Maison des Sports en présence de dirigeants, d'entraineurs mais aussi la rameuse du S N d'Amiens d'Erika Sauzeau qui fut médaillée aux Jeux paralympiques de Tokyo en 2021.
Retour sur les Jeux Olympiques d'Atlanta en 1996 et Philippe Ermenault va revenir avec une médaille d'or et une d'argent en poursuite par équipes et individuelle.
On imagine facilement ce qu'a été l'après Atlanta pour Ermenault avec ces réceptions à n'en plus finir, ces nuits très courtes et ce régime alimentaire complètement débridé.
Au début de l'année 1997,Philippe Ermenault est à la recherche de la forme.
Lors d'une épreuve sur route, il est victime d'une grave chute.
Le diagnostic est terrible: fracture au niveau du bassin.
Il faudra plusieurs mois pour que Philippe Ermenault qui est confronté au déni, à la colère, revienne progressivement à la compétition.
Le champion olympique est confronté à une grave blessure qu'il n'a jamais connue auparavant.
Heureusement qu'il avait en réserve cette préparation mentale qu'il effectuait régulièrement avec un duo de médecins amiénois qui n'ont jamais été remplacés: les docteurs Jean Jacques Menuet et Jean Medelli. avec qui il va effectuer un travail en laboratoire et de visualisation.
Philippe Ermenault le reconnait, au début son corps est raide mais progressivement il est revenu en forme et en cette année 1997, il est même devenu pour la première fois champion du monde.
Et de se poser cette question:
"Ma blessure est-elle arrivée au bon moment et ne m'a t-elle pas permis de retrouver la fraicheur musculaire qui m'aurait peut-être manqué sans elle".
Philippe Ermenault l'a avoué: il n'a pas la réponse.
On peut quasiment affirmer que c'est parce qu'il avait déjà à l'époque un préparateur mental que Philippe Ermenault a pu surmonter cette grave blessure dont il fut victime début 1997.
Les intervenants avaient également cité le cas de certains athlètes qui étaient revenus au plus haut niveau après une grave blessure et notamment te champion de tennis Rafael Nadal et le sprinter jamaïcain Usain Bolt.
Lionel Herbet
Hubert Louvet fait partie aujourd'hui des dirigeants sportifs les plus expérimentés.
Longtemps, il a été le président de la Ligue de Picardie de cyclisme qui possédait un bâtiment à Amiens et qu'il a du vendre à son grand regret lorsque la Picardie a été absorbée par la région nordiste et désormais rattachée à la Ligue des Hauts de France.
Hubert Louvet est aussi le créateur de Promotion Sport Picardie qui organise depuis 1986 le Tour de la Somme devenu aujourd'hui Grand Prix de la Somme- Conseil départemental de la Somme qui est le partenaire principal depuis la première édition.
Cette année encore, la tradition sera respectée.
Pour 2025, le Grand Prix de la Somme aura un déroulement différent en ce sens que l'épreuve disputée ces trois dernières années dans l'ouest avec des arrivées à Abbeville, Cayeux et Saint Valery se déroulera en circuit autour d'Albert sur un circuit dans la Communauté de Communes le Pays du Coquelicot.
Une ville attachée au cyclisme qui fut parfois étape d'arrivée comme cela s'était produit en 1987 quand un jeune de l'époque Jacky Durand s'était imposé.
Après une belle carrière chez les pros, Jacky Durand est aujourd'hui consultant chez Eurosport.
"D'abord et c'est important de le noter, le G P de la Somme n'aura lieu que si le budget est respecté, martèle Hubert Louvet;.
Pour l'heure, il ne manque pas grand chose.
Tout sera officiel lors de l'assemblée générale de PSP le 7 mars. date à laquelle le budget devra être clôturé. soit environ 50.000 euros.
Nous avons de nombreux petits partenaires et ce, grâce à un travail de fond qui a été effectué par André Fatou.
Nous prendrons 22 équipes Continental et étrangères alors que nous en avons 27 d'inscrites.
C'est une course professionnelle classée U C I. classe 2 sur une seule journée le dimanche 31 août.
La course se déroulera sur quatre tours avec un village départ et une caravane publicitaire regroupés sur la place d'Albert.
Le parcours a déjà été supervisé à quatre reprises".
Evidemment, au delà de ses responsabilités au sein de Promotion Sport Picardie où il peut compter sur des collègues mais aussi des amis comme par exemple l'ancien pro Henri Paul Fin, aujourd'hui maire de Saint Fuscien, Hubert Louvet est toujours très actif au sein du comité des Hauts de France de cyclisme mais au CROS d'autant que l'actuel président a démissionné..
Récemment, la Ligue des Hauts de France de cyclisme a procédé au renouvellement de son comite et on a constaté que trois listes étaient présentes lors de l'assemblée générale ce qui hélas, atteste de la mauvaise ambiance qui règne aujourd'hui dans ce sport populaire.
Le cyclisme souffre beaucoup de la raréfaction à la fois de coureurs mais aussi d'épreuves.
Sans oublier le danger qui règne sans arrêt notamment lors des entrainements des coureurs et on l'a encore constaté la semaine dernière avec la mort d'une jeune championne.
La Somme ne compte que quatre élus au comité des Hauts de France: Hubert Louvet, Jacky Crépin, André Fatou et M. Le Besq soit un chiffre anormal compte tenu de ce que représente depuis toujours le cyclisme dans la Somme.
A l'heure où le cyclisme ne se porte pas très bien dans notre département, à l'heure où justement le comité de la Somme vient d'élire pour la première fois une présidente, un des grands clubs fait également peau neuve.
Il s'agit de l' E C Abbevilloise qui voit l'arrivée de Julien Nadaux.
Ce dernier est très connu dans le monde du cyclisme non pas pour avoir remporté des courses d'un jour mais pour s'être spécialisé et illustré dans des épreuves de longue distance comme par exemple courir durant la bagatelle de .. 24 heures.
Une première fois autour du bassin de la Hotoie à Amiens, il avait couru 607 km en 2015. L'année suivante, il améliorait largement ce record mondial sur un circuit de 750 mètres tracé dans Point de Metz.
Cette fois, Julien Nadaux pulvérisait son record mondial avec 726km.
Au delà de ce record, Julien Nadaux avait voulu réaliser un geste humanitaire et dédier ce record du monde à l'Association Des Etoiles pour Anaïs pour venir en aide à une jeune fille atteinte d'une grave maladie.
C'était voici une bonne dizaine d'années et à cette époque Julien Nadaux était considéré comme un sportif de haut niveau.
Il avait même à ses côtés pour le conseiller un certain .. Denis Troch ancien entraineur de l'ASC Football mais surtout devenu préparateur mental de haute lignée.
A cette époque, il avait créé à Amiens une école de cyclisme et cette passion pour les jeunes ne s'est jamais éteinte.
Julien Nadaux a décidé de rester dans le milieu et de mettre son expérience au service des jeunes et son choix s'est porté sur l'E C Abbevilloise qui fut dans les années 70 le club des frères Eric et Léon Lalouette.
Julien Nadaux nous a rappelé la joie qu'il avait d'être à la tête d'un des clubs historiques de la Somme:
"C'est avec beaucoup d'émotion que j'ai accepté de devenir le président de l' E C Abbevilloise.
Il s'agissait de la 69e assemblée générale et je succède à M. Benoit Wadoux;
Je vais avoir à mes côtés une équipe très soudée et avec laquelle nous allons tout faire pour que le club perdure.
L'objectif sera de redynamiser le club comme il a pu l'être voici quelques années et qui à l'époque était un des meilleurs de la Somme.
C'est en allant dans les écoles primaires que je vais essayer de promouvoir notre sport en proposant le Savoir rouler et de par mon passé je vais essayer de motiver les jeunes et de leur donner exemple.
J'ai eu aussi la chance cette saison d'être élu au sein du comité de la Somme en tant que .. sélectionneur et cette double casquette va me permettre de développer l'amour que je porte pour ce sport dans le département.
Au moment où je deviens président, je pense à mon grand père qui doit être très fier de me voir à la tête d'un des meilleurs clubs du département."
Lionel Herbet