EDITO

Le sport touché par le racisme et les harcèlements sexuels

 

C'est l'heure de la reprise de l'entrainement au sein des équipes et des athlètes français .

La compétition se rapproche mais il faut hélas reconnaître que le Sport est en ce moment secoué par de sérieux problèmes qui ne sont liés ni à l'argent ni au manque de dirigeants bénévoles..

Certes, le sport est à l'image de la vie. Il y a les bons sportifs qui sont du reste les plus nombreux et les autres, une minorité qui font beaucoup de mal.

Ces derniers mois, ce sont surtout les problèmes sexuels qui ont fait des ravages.

Notamment dans le monde du patinage artistique avec la sortie du livre de Sarah Abitbol ce qui a provoqué la démission du président de la Fédération française. 

On pensait que la situation s'était arrangée mais nous nous étions trompés. Car figurez-vous que les milieux du cyclisme sont à leur tour touchés.

Longtemps, les victimes  sont restées silencieuses de peur de n'être pas comprises. Elles continuaient à courir mais gardaient pour elles, les comportements  de certains de leurs éducateurs ou directeurs sportifs.

 

Mais ces derniers jours, une championne cycliste s'est enfin lâchée et a raconté sa malheureuse expérience. Elle s'appelle Marion Sicot, mérite notre respect  et elle vient de porter plainte contre son ancien manager.
C'est le Parquet de Montargis qui est chargé du dossier. 

Marion Sicot n'est pas la seule car elles sont, parait-il, une  bonne vingtaine qui ont porté plainte devant l'UCI (Union Cycliste Internationale).

Celle-ci devrait réagir car les faits sont très graves. Nous l'espérons d'autant que le président est un Français.

"Nous voulons briser l'omerta et il n'y a pas de honte à cela" a expliqué l'ancienne championne Marion Clignet qui est chargée de diriger une  cellule psychologique de la part de l'Association Française des Coureures cyclistes.

. Marion Sicot est donc allée plus loin puisque normalement, c'est la Justice qui  prend  en main son dossier. Les faits sont très graves et ne doivent pas rester impunis.

De plus, lorsqu'une fille décide de s'attaquer à son manager parce qu'il l'a harcelée ou à la violée, on assiste à  ce phénomène:

Ce manager véreux va en effet  injecter un produit dopant à sa cycliste comme cela est arrivée à la championne d'athlétisme Boxberger.

Pour Marion Sicot, la situation s'est aggravée car elle a été suspendue pour avoir été contrôlée positive à l 'E P O.

 

Marion avait une énorme pression de la part de son manager qui avait sur elle, à l'époque une énorme emprise.

On le voit la situation est très grave pour Marion Sicot qui est "détruite" à la fois sportivement mais surtout psychologiquement. 

Toutefois, nous n'en n'étions pas au bout de nos peines. En effet, c'est avec stupéfaction dans un premier temps puis un sentiment de dégout ensuite que nous avons appris que des inscriptions racistes avaient été découvertes sur la clôture de 'l INSEP à Paris.

L'INSEP c'est le  laboratoire du sport français et qui accueille les meilleurs athlètes français qu'ils soient blancs, noirs ou jaunes. Eh bien, des salauds ont proféré des insultes à l'égard de notre immense champion qu'est Teddy Riner

Immédiatement le directeur de l'INSEP, Ghani Yalouz a réagi de la manière suivante:

"Nous ne cèderons  aucun terrain à la haine, à la bêtise et à la lâcheté"

On le voit, le combat contre  le racisme est loin d'être gagné.

Ni celui contre le harcèlement sexuel. Hélas.

 

Lionel Herbet


Histoire

 

1966: José Catieau avait réussi un sacré numéro à Saint Ouen

 

Dans l'histoire du Tour de France, rares sont les coureurs picards à avoir porté le maillot jaune.

On se souvient évidemment de Martial Gayant qui porta la tunique une journée. Un peu plus loin dans le temps, en 1973, ce fut le Saint Quentinois José Catieau qui avait été plus constant puisqu'il arbora son maillot de leader durant quatre étapes avant de le refiler à son équipier et futur vainqueur de l'épreuve Luis Ocana.

José Catieau fut en 1973 le seul coureur français qui fut maillot jaune de la Grande Boucle. Une sorte d'exploit mais l'homme était d'un naturel discret, très réservé même. Médiatiquement, il était souvent oublié.

Le souvenir que nous rappelons aujourd'hui remonte  à .. 1966 soit sept ans avant le Tour de  France remporté par Ocana.

Nous sommes exactement le lundi 2 août 1966 à Saint Ouen, au cœur de la vallée de la Nièvre.

 

Chaque année, pour le début de vacances d'été, la municipalité organise un critérium cycliste.

En 1966, le temps est détestable et il pleut tellement que sur les 60 coureurs qui prennent le départ, seulement 19 sont à l'arrivée. Mais quelle course et surtout quelle démonstration de la part de ce José Catieau effectuant  une échappée solitaire qui va lui permettre de terminer en solitaire avec 35 secondes d'avance  sur l'Amiénois Jean-Pierre Noiret.

A l'arrivée, José Catieau nous fait part de sa satisfaction: Il était militaire  au Bataillon de Joinville, licencié au V C Saint Quentin et surtout âgé de 20 ans.

En cette année 66, il avait certaines difficultés à récupérer car lors de la saison précédente, il avait beaucoup couru et gaspillé des forces.

Lionel Herbet


Ici-même nous avons l’habitude de rendre compte des réunions du challenge Robert Brandicourt, organisées conjointement par le CDOS et la direction départementale de la jeunesse et les sports. S’est joint ensuite un célèbre sponsor: le Crédit Agricole.

Ce challenge Robert Brandicourt récompense des jeunes sportifs de notre département qui ont obtenu des résultats au niveau national et bien sûr international. Ce challenge porte le nom de Robert Brandicourt qui a été un grand serviteur du sport et qui nous a quittés voici quelques années. Nous sommes de ceux qui défendons la mémoire et l’action de Robert Brandicourt que nous avons bien connu. Mais la vérité nous ramène à rappeler ce qui a vraiment précédé le challenge Robert Brandicourt. A savoir tout simplement le Challenge de l’Exploit Sportif. Il concernait les athlètes toutes catégories du département qui réussissaient des performances de haut niveau.

Au départ, l’idée est venue d’une personne que beaucoup ont depuis, oubliée: M. Daniel Bortuzzo. Au début des années 80, il était le directeur départemental de la jeunesse, des sports et des loisirs, et son épouse était prof d’EPS au Collège d’Ailly sur Somme. M. Bortuzzo reçut bien sûr un écho favorable de notre part en tant que journaliste mais aussi membre du CDOS. Une première réunion eut donc lieu le mardi 3 février 1981 dans les locaux de la jeunesse et des sports situés alors rue Jules Barni. Pour désigner les lauréats, le jury dont nous faisions partie devait procéder à un choix car les comités départementaux de toutes les disciplines étaient invités à désigner leur champion.

 

Un jury submergé de candidatures de talents

C’est ainsi que la première lauréate de ce challenge de l’Exploit Sportif fut Chantal Langlacé qui s’était illustrée dans les 100Kms du Val de Somme. Chantal Langlacé devait être honorée durant ce mois de février 1981. Le 6 septembre 1980, Chantal avait battu le record du monde de la distance. A cette époque, Chantal Langlacé jouissait d’une énorme popularité et sa notoriété avait dépassé les limites de notre département. Le jury était submergé de candidatures de talents puisque par exemple le patineur Patrice Macrez, le jeune haltérophile Bruno Maïer, l’équipe féminine de tennis de table de l’Amiens SC,  Dave Henderson capitaine des Gothiques et international, le nageur François-Xavier Henry et l’équipe de football du SC Abbeville. Par la suite, le champion du monde à l’arraché Daniel Senet et l’équipe masculine de l’Amiens SC de hockey sur gazon furent mis à l’honneur. C’était une période dorée du sport de haut niveau dans la Somme. M. Bortuzzo quittait alors ses fonctions et il laissait sa place à M.Copin. Celui-ci honorait Dave Henderson qui avait été désigné au troisième tour par le  jury qui avait le choix avec d’autres candidatures comme la nageuse Valérie Bigot et l’équipe féminine de volley-ball de Longueau.

Après MM. Bortuzzo et Copin, Roland Delval était le directeur départemental des sports et de la jeunesse et il aura souvent l’occasion de remettre le challenge de l’Exploit sportif.  Roland Delval se montrera à la hauteur de cette organisation qu’il va diriger et peu à peu, un certain Robert Brandicourt se trouve à ses côtés. Pour mémoire, furent ensuite honorés le rameur Jean Raymond Peltier (la réception eut lieu au Courrier Picard), les hockeyeurs sur gazon et sur glace d’Amiens, les pongistes d’Amiens dont le président s’appelait Jacques Hélaine, la patineuse Annie Dardenne, le coureur de grand fond Claude Ansard, les championnes du monde de tir à l’arc Annie Dardenne et Nadine Visconti, les cyclistes Philippe Gaumont, Eddy Seigneur, Odile Barre qui fut sélectionnée aux Jeux de Barcelone en voile, le nageur Stéphane Vossart etc … Bref, ce challenge de l’Exploit Sportif a vraiment marqué le sport dans la Somme durant une bonne douzaine d’années.

 

Ce challenge de l’Exploit Sportif aura existé durant une quinzaine d’années

Sur sa lancée, la direction de la jeunesse et les sports a organisé un challenge de l’Espoir avec en avril 1986 une première lauréate la nageuse Laurence Decock dont la spécialité était le 200m papillon. A cette époque, un sponsor avait été trouvé : la Caisse d’Epargne, tandis qu’en février 1988 disparaissait Roland Delval, emporté par une maladie implacable. Ce Challenge de l’Exploit Sportif aura donc existé durant une bonne quinzaine d’années. Il faut reconnaître que la direction de la jeunesse et des sports avait la totale maîtrise de cette manifestation.

Durant cette période, le CDOS avait un rôle quasiment inexistant. Trois présidents devaient se succéder durant cette période: MM. Roggemans, Leconte (disparu en cours de mandat) et Pouilly. Le Challenge de l’Exploit sportif devait connaître une sorte de traversée du désert et c’est un peu plus tard, avec l’arrivée de Marcel Glavieux à la tête du CDOS qu’un challenge devait être à nouveau organisé. Avec le nom de Robert Brandicourt et un nouveau sponsor.

Notre photo: Les haltérophiles du club d’Amiens ont souvent été honorés avec le challenge de l’Exploit Sportif. Toute l’équipe est sur ce document avec notamment le président Paul Fernet et celui qui était aussi CTR Yannick Gricourt. Deux grands serviteurs du sport disparus récemment. 

 

Lionel Herbet


Histoire

 

 Michel Prevost n’a jamais oublié le cyclisme

 

Tous les amoureux de la chasse mais aussi du tir de compétition ont connu le magasin d'armurerie  tenu par Michel Prévost rue Allard à Amiens.

Mais cerise sur le gâteau, ce Michel Prévost qui tenait ce magasin connaissait parfaitement le monde du tir. C'est qu'il avait  participé à deux Jeux Olympiques en 1956 et 1964 mais que son plus grand titre de gloire fut celui obtenu en juin 1966 en Finlande: le championnat d'Europe  à la fosse olympique. Il était le premier Français à être devenu champion d'Europe.g

A son retour à Amiens, il avait raconté son aventure finlandaise

Ce championnat d'Europe s'était déroulé en quatre jours: 75 plateaux les deux premiers jours, 50 le troisième et 100 le quatrième.. Il obtenait au total 289 points sur 300 et cette victoire avait été acquise au finish.

Ce titre européen est resté comme la plus belle victoire de sa carrière.

Un titre qu'il appréciait d'autant plus que deux ans auparavant, il avait été lésé.

"Les Italiens avaient manqué de sportivité. Ils ont accumulé les magouilles afin que je ne gagne pas".

 

Michel Prévost  en oubliait presque ses deux participations aux Jeux. Il n'y avait pas brillé car à Melbourne et à Tokyo, il n'avait pas supporté le décalage horaire. Il aurait pu aussi participer aux J.O. d'Helsinki mais aussi à ceux de Mexico. Mais le tir étant entièrement sport amateur, Michel Prévost ne pouvait quitter son magasin trop longtemps. Michel Prévost pouvait être fier de sa carrière car il avait su mener de front le sport et sa profession.

Au fait, Michel Prévost s'est illustré dans le tir mais sa première passion fut le cyclisme.

"Je courais avec un vélo que j'avais fait moi même. J'étais apprenti au magasin Andrieux à Amiens rue Albert Dauphin.

J'avais gagné en 1943 la finale régionale du Premier Pas Dunloip. 

J'ai couru trois ans mais un jour, j'ai été accroché par un Belge.

Juste avant l'arrivée, j'ai fait une grave chute et j'ai eu une fracture du rocher. J'ai été soigné par le docteur Fecan. Je suis resté un mois à l'hôpital avec une poche de glace sur la tête".

Michel Prévost ne devait plus remonter sur un vélo mais le tir devait l'accueillir à bras ouverts. Avec la suite qu'on connait.

 

Lionel Herbet


Histoire

 

Mars 1994: David Brunet s'impose à Picquigny

 

Dans les années 90, David Brunet fut un excellent coureur régional.

Il a notamment intégré le Centre de Perfectionnement du comité de Picardie qui était dirigé par Francis Van Londerseele, le conseiller technique régional.

David Brunet vient de nous quitter à l'âge de 47 ans, victime d'un mal implacable. Il  laisse une veuve et deux enfants.

Nous avons voulu lui rendre hommage en rappelant une victoire qu'il avait obtenue dans le Prix de Picquigny qui plus tard deviendra Prix Philippe Ermenault.

En ce dimanche de mars 1994, sur une distance de 140km, David Brunet qui porte les couleurs d'un des grands clubs de l'époque 'l U C Liancourt, réussit une belle performance.  Il devance des garçons de qualité comme Frédéric Lesage, Dominique Zamagna, Jean Christophe Roger, Delimauges, Hervé Henriet, Dessaint etc.

Rappelons que durant cette dernière décade du siècle, le cyclisme est très populaire dans notre Picardie. Avec à sa tête et nous ne  le répèterons jamais assez, un technicien comme Francis Van Londerseele qui, par la suite va rejoindre les rangs professionnels.

 

A l'arrivée, David Brunet est évidemment heureux et nous déclare:

"Je suis franchement très content.

C'est la première victoire depuis deux ans quand j'étais en 2e catégorie.

Avec Frédéric Lesage, nous nous sommes retrouvés en tête. En 1993, j'avais eu de nombreux problèmes de santé".

C'est au sprint que David Brunet s'était imposé devant Lesage, un ancien champion de France.

David Brunet avait gagné sous les yeux de Francis Van Londerseele, et il avait donc offert au Centre  de Perfectionnement son premier bouquet de la saison.

Nous l'avons mentionné plus haut. A cette époque, le cyclisme était très vivant et pour preuve, à Picquigny, dans ce mois de mars deux épreuves de haut niveau s'étaient déroulées .

 Ainsi, Jean Claude Thilloy (CC Nogent) avait remporté les Boucles du Canton de Picquigny. Et le jour où David Brunet s'imposait à Picquigny, Jean Michel Thilloy remportait la classique Paris-Dreux.

Lionel Herbet.


Il fut une époque où le cyclisme à Amiens était très actif et même brillant.

Avant la guerre, pendant une quinzaine d’années, entre sensiblement 1920 et 1938, un vélodrome permettait aux dirigeants de l’époque d’organiser  des épreuves qui attiraient un nombreux public. Ce vélodrome était situé dans le quartier Est de la ville et aujourd’hui, ont pris place des habitations. Il portait le nom d’André Hotte qui avait été un dirigeant du club. Ce vélodrome devait être détruit  durant la guerre. Nous l’avons souligné, les plus grands champions devaient s’y produire comme par exemple, en 1932 lorsque le Tour de France faisait étape à Amiens.  C’était même l’avant dernière étape puisque le lendemain les coureurs ralliaient Paris.

 

Le futur vainqueur de ce Tour fut le populaire André Leducq.

Au plan amiénois, ce vélodrome a permis à l’amiénois Meurger de s’illustrer particulièrement. Dans sa carrière, il a remporté 500 victoires. Par la suite, après la guerre, l’idée de construire un vélodrome trotta dans la tête de deux élus de la région. En premier lieu, Jean Letellier alors maire de Salouël. Il était extrêmement ambitieux, un peu trop même. Jean Letellier voulait simplement que ce vélodrome puisse être le théâtre de Six Jours. Avec le recul, il semble que le maire de Salouël ait vu trop grand car il voulait tout simplement damer le pion au voisin d’Amiens. Ce projet n’a jamais vu le jour tout comme celui de Michel Devaux, alors adjoint aux sports d’Amiens.

 

Cet élu au grand cœur avait été un bon coureur amateur et il souhaitait que le vélodrome soit installé au stade Moulonguet avec une piste qui entourerait le terrain de football. Là aussi ce projet qui paraissait sérieux a capoté. Aujourd’hui,  Amiens n’a pas de vélodrome, n’a plus de clubs digne de ce nom même si l’AC Amiénois tente de se faire son chemin. Il est certain qu’Amiens manque d’un vélodrome, véritable outil de travail pour les coureurs surtout les jeunes qui débutent dans ce sport. Aujourd’hui, certains parents hésitent à voir leurs rejetons pratiquer le cyclisme qui est un sport dangereux surtout à l’entrainement. Nous revient en mémoire cette remarque que nous avait faite un jour Richard Virenque au Vélodrome d’Hyères où se déroulaient les championnats de France sur piste. Richard Virenque avait débuté le vélo sur le la piste du vélodrome d’Hyères et il avait acquis une qualité : celle de bien se tenir  sur un vélo, d’anticiper et de fait, il est rarement tombé dans sa carrière. Mais ne rêvons pas : ce n’est pas hélas demain qu’Amiens aura son Vélodrome.

 

Lionel Herbet


Cyclisme

Disparition de David Brunet

 

C'est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris, via les réseaux sociaux, la mort de l'ancien coureur David Brunet. Il était depuis plusieurs saisons le président du club de l'E C Abbeville et il a  été fauché par la maladie alors qu'il avait tout juste 47 ans.

David Brunet a été ce qu'on appelle un baroudeur des courses cyclistes dans les années 90.

Une période qu'on peut qualifier de florissante pour le cyclisme picard qui possédait à la fois des champions mais aussi ,des espoirs et des entraîneurs de qualité tel Francis Van Londerseele alors C T R et qui, très ému,  s'est déclaré bouleversé par la mort de David Brunet.

David Brunet s'est battu contre la maladie "comme il le faisait quand il courait tel un guerrier".

Nous gardons de lui l'image d'un garçon toujours souriant, avenant et surtout donnant toujours le meilleur de lui même sur son vélo.

A son épouse et ses deux enfants, nous présentons nos sincères condoléances


Aujourd’hui quand on évoque le nom de l’Olympique Amiénois, on évoque immédiatement le football. Mais si on revient en arrière, il faut bien comprendre que l’Olympique Amiénois s’est surtout illustré dans le cyclisme.

Nous l’avons déjà signalé : l’Olympique Amiénois toutes sections a été créé en 1908 mais il faut attendre 1925 pour voir apparaître une section cycliste. Ses premiers présidents furent MM. Miannay, Tourbier (un stade porta son nom), Lamollet, Cuisset, Lens. Ce dernier prit ses fonctions en 1948 et le club a alors connu ses heures de gloire avec l’éclosion de futurs champions. Ainsi, le pistard Meurger l’homme aux 500 victoires et qui durant vingt ans fut champion du Nord, Michel Pecqueux spécialiste des Six Jours et Marcel Decroix ont dignement représenté les couleurs de l’O.A.

Par équipes, l’O.A devait terminer deuxième de la course Marseille-Lille avec une équipe de cinq coureurs chacun effectuant un relais de 200km. Par la suite, Pierre Pardoën qui termina le Tour de France en 1952, Zimine, Poire, Vermeire, Allot, Brousse, Derumigny, Debruycker, Binet, Cordier, Bulant, Lemaire, Toso, Fetré, Flet, Dheilly, Lesbros, Belguise, Laisne, Guerin, Hubert, Max Lefebvre, Michel Leclercq etc., ont porté bien haut les couleurs du club qui comprenait un dirigeant hors paire Maurice Lefranc qu’on appelait affectueusement « ch’gosse ».

 

Maurice Lefranc avait intégré le club en 1913 et il y était encore en 1970 lorsqu’il se fit renverser par une voiture dans les rues d’Amiens. Il succombait alors qu’il avait 85 ans et montait toujours sur son vélo. Maurice Lefranc était aussi celui qui, au cirque d’Amiens, lors des galas de catch, tenait le rôle de chronométreur.

L’Olympique Amiénois a aussi organisé les critériums qui suivaient le Tour de France et commença dès l’année 1952 mais sans la présence de Fausto Coppi qui avait gagné la Grande Boucle. Mais les années qui devaient suivre ont vu au départ à la Hotoie les vainqueurs tels par exemple Roger Walkowiak, Jacques Anquetil, Charly, Gaul, Federico Bahamontes et Gastone Nencini.
En 1955, Louison Bobet était bien présent mais il avait dû déclarer forfait souffrant énormément après les efforts qu’il avait déployés pour gagner son troisième Tour de France. Ces critériums eurent lieu grâce surtout à Roger Lens qui présidait le club et avait à ses côtés un certain Michel Devaux qui sera plus tard adjoint chargé des sports de la Ville d’Amiens.

Par la suite, les critériums eurent toujours lieu mais le plus souvent en avril ou mai avec l’ASC puis PSP car l’Olympique Amiénois fusionnait en 1963 avec Amiens Sports et rejoignait ainsi l’Amiens AC.


Lionel Herbet. 


RECONVERSION

Henri-Paul FIN sur les traces de .. Jacques Marinelli

 

Il s'est passé ce dimanche à Saint Fuscien un petit évènement.

En effet, un ancien sélectionné aux Jeux Olympiques (Munich 1972) est devenu le maire de son village.

Oui il s'agit d'un petit évènement et il nous rappelle en tout cas, l'exemple de Jacques Marinelli qui avait porté le maillot jaune du Tour de France en 1949, impressionnant même le grand Fausto Coppi.

Jacques Marinelli est ensuite devenu le maire de sa ville, Melun et ce durant deux mandats de 1989 à 2002 exerçant même les fonctions de président de la com de com Melun -Val de Seine.

 

Le parcours d'Henri-Paul Fin est tout à fait remarquable.

Voilà un homme qui a dans un premier temps fait carrière dans le cyclisme puis ensuite a réussi sa vie professionnelle au sein de son entreprise Prévoir. Enfin lorsqu'est venu le moment de prendre sa retraite, Henri-Paul Fin a décidé de s'investir dans le village qu'il habite avec sa famille depuis un moment déjà.

Dans un premier temps, Henri-Paul a  été conseiller municipal, adjoint et dimanche dernier, élu maire de Saint Fuscien.

Au plan sportif, Henri-Paul Fin qui vient de fêter ses 70 ans, a couru dans le Nord, région dont il est originaire.

 

 

Il a porté les couleurs de la Pédale Madeleinoise et en 1972, il fut sélectionné pour les J.O. dans l'épreuve sur route par équipes avec pour équipiers Sibille, Meunier et Magni. Le directeur sportif aux Jeux était l'ancien pro Camille Le Menn et les quatre Tricolores n'ont pu que terminer 18e loin derrière les Soviétiques.

Néanmoins, ces Jeux restent les plus beaux souvenirs pour Henri-Paul Fin même s'ils furent marqués par un drame terrible avec la mort  d'athlètes  israéliens par des Palestiniens.

Durant ces Jeux, Henri-Paul Fin eut la chance de rencontrer des athlètes de disciplines différentes tels le nageur Michel Rousseau ou le futur champion olympique Guy Drut.

 

Et d'affirmer "que les Jeux c'est plus beau que le Tour de France".  

Après les Jeux, Henri-Paul Fin est devenu professionnel et il fut l'équipier de deux vainqueurs du Tour de  France Lucien Van Impe et Joop Zoetemelk.

En 1977, Henri-Paul Fin remisait le vélo au garage et il allait entreprendre sa deuxième carrière au sein de la société PREVOIR, basée à Longueau et dont il deviendra un cadre important.

Parallèlement, il s'était fixé à Saint Fuscien et il noua alors des liens avec Hubert Louvet et l'équipe de Promotion Sport  Picardie dont il est aujourd'hui le numéro deux ou un ex-aequo.

A Saint Fuscien, Henri-Paul Fin est aujourd'hui le numéro un.

Saint Fuscien est une ville  sportive et qui depuis toujours aime le cyclisme.

Rappelons simplement à Henri-Paul Fin qu'au moment où il préparait les J.O. de Munich en 1972,  fut organisée à Saint Fuscien une belle épreuve dans ce village et au départ, nous avions le champion  de France junior Eric Lalouette mais surtout le champion du monde amateur Régis Ovion.

Notre photo: Henri-Paul Fin lors d'une réunion au comité de la Somme olympique avec Marc Chapon, Philippe  Ermenault, Marcel Glavieux et Daniel Senet.

 

Lionel Herbet


Lorsque le Tour de France se termine à Paris dans les derniers jours du mois de juillet 1939, le peuple français  ne sait pas qu’il ne lui reste que quelques semaines de liberté avant qu’il ne soit plongé dans une guerre qui va durer cinq ans.

Inutile d’ajouter que ce Tour 1939 remporté par le Belge Sylvère Maes, sera le dernier avant celui de l’après guerre en 1947 et qui sera gagné par Jean Robic.
A la fin de ce Tour 1939, l’organisateur Henri Desgrange a déjà fixé le point de départ de l’édition 1940. Le Tour partira du Nord et se dirigera vers l’Alsace.
Les équipes nationales et régionales seront reconduites mais Desgrange avait déjà indiqué qu’il ne reprendrait pas de coureurs espagnols.

L’apparition du dérailleur

Mais ce Tour 1939 aura été celui d’un certain progrès technique avec l’apparition du dérailleur. Ce changement de vitesse a été imposé aux coureurs à qui on n’a pas trop demandé leur avis. Il s’avère qu’à l’instar des oreillettes beaucoup plus tard, le dérailleur rend la course plus nerveuse. Alors qu’auparavant, les coureurs devaient connaître à fond la gamme des  développements qu’ils utilisaient en course, cette fois ils n’avaient plus à chercher. Ils disposaient de quatre vitesses qui leur permettaient d’être toujours sur le bon développement.

Il s’avère que les moyennes de courses ont été améliorées, qu’on a assisté à un certain nivellement mais que surtout, dès le départ, les coureurs étaient à fond. Il n’y avait quasiment plus de temps mort. Il était donc impossible à un coureur ayant crevé de revenir sur le peloton. Dans un précédent article, nous avons vu qu’il aura fallu attendre plus de 40 ans pour voir l’apparition  du changement de roue après crevaison.

Le journaliste de l’époque concluait ainsi son papier :
« D’une façon générale, le dérailleur rend la course plus dure. Reverrons nous un jour le Tour de France sans dérailleur?« 

Le journaliste ne savait pas que la guerre arrivait à grands pas et il n’était pas le seul..



Lionel Herbet


Histoire

Quand un cycliste était opposé à un coureur à pieds

 

Récemment, nous avons eu l'occasion de rappeler ces matches spectaculaires qui opposaient par exemple un champion cycliste à un .. cheval.

Ainsi, l'Hippodrome d'Amiens fut le cadre en 1977 d'un match entre le champion du monde sur route Freddy Maertens et un cheval.

Plus tard, le Picard Jimmy Casper fut également confronté  un cheval.

Mais  si nous remontons encore plus loin dans le temps, nous constatons qu'au début du siècle dernier, exactement en mai1910, eut lieu sur la piste du Vélodrome Buffalo à Paris, un match assez original. 

Il opposait en effet le champion de France cycliste Friol au champion de France de course à pieds Figour.

La distance à parcourir n'était pas la même puisque le cycliste devait parcourir 600 mètres et son adversaire la moitié.

Pour mémoire, la victoire devait revenir  à Figour.

A l'époque, le président Hubert Louvet n'était pas encore de ce monde et il n'avait donc pu créer Promotion Sport Picardie.

Toutefois, connaissant son imagination, il aurait aimé que ce match singulier soit organisé par PSP. Et cela aurait été possible car on le sait, PSP organise à la fois des épreuves cyclistes mais aussi pédestres.

 

Lionel Herbet


Alors que le cyclisme de compétition est actuellement au chômage technique, pour les raisons que nous connaissons, plongeons nous dans un passé relativement récent et qui nous démontre que ce sport a connu une richesse non seulement au plan de la qualité de ses coureurs mais aussi du nombre d’épreuves organisées.

 

Ainsi, nous sommes en février 1986 et le président du comité départemental Hubert Louvet (il va bientôt devenir celui du comité de Picardie) réunit tous les clubs de la Somme, afin d’établir le calendrier de la saison. Aujourd’hui cette réunion est une simple formalité mais à cette époque, le calendrier était très fourni.

Ainsi en cette année 1986, 216 courses sont inscrites au calendrier. La concurrence est rude entre les clubs puisqu’il arrive que la concurrence soit très sévère entre organisateurs. En cette année 1986, on note la renaissance du Prix Jean Renaux mais aussi et surtout la création du Tour de la Somme organisé grâce à Promotion Sport Picardie avec le comité et le Conseil Général.

Lors de cette réunion, Hubert Louvet a le plaisir d’accueillir deux nouveaux clubs : l’AC Harbonnières et l’AS Menchecourt, tandis que le VC Amiens-Longueau est devenu le RC Salouël. A cette époque, le maire de Salouël M. Letellier est très ambitieux et il souhaite tout simplement que dans sa commune se construise mais oui un…vélodrome.

 

Hubert Louvet répète un point du règlement très important

C’est ainsi que le changement de roue est désormais autorisé dans toute la France. Il avait été en pratique l’année précédente dans la Somme et on restait alors éberlué lorsque par exemple, un coureur était victime d’une crevaison mais qu’immédiatement, il était dépanné par son directeur sportif. Le cyclisme de cette époque était très populaire même si tout n’était pas très clair. Il y avait le système des mafias avec le partage des primes entre coureurs faisant partie du même clan.

Il y avait aussi ces coureurs qui ne voulaient pas monter de catégorie et faisait tout pour ne pas gagner mais rafler les primes. N’empêche qu’en cette période,  le cyclisme était populaire et que sur les routes, le public était nombreux pour assister au passage des coureurs. C’est bien simple : chaque village voulait sa course. 

Bref, c’était encore le cyclisme « d’avant ». Avant que n’arrive en effet des jeunes pétris de talent comme Philippe Ermenault qui en cette année 1986 va devenir champion de Picardie de cyclo-cross. Avant que n’arrive officiellement un certain Francis Van Londerseele qui sera le plus grand technicien que la Picardie ait eu et qui va remettre Philippe Ermenault dans le droit chemin : celui de la piste.



Lionel Herbet


Histoire

 

1970: Avant le Tour de France, Eddy Merckx est en repérage à Amiens

 

En cette année 2020, nous célébrons des anniversaires.

Ainsi 1970 est l'année de la disparition du Général de Gaulle mais aussi sur un plan purement sportif, celle de la venue du grand champion belge Eddy Merckx.

Celui-ci avait remporté l'édition précédente en 1969.

En 1970,  au programme  du Tour de France, figurait une arrivée d'étape à Amiens. La grande station RTL avait décidé d'inviter le champion belge à effectuer quelques étapes en repérage en mai et juin  dès lors que le programme du Belge le permettait.

C'est à dire que Merckx allait disputer, en solitaire,  une partie de quelques étapes et ensuite donner ses impressions aux journalistes de RTL

Le 11 mai 1970, Eddy Merckx qui est accompagné de son épouse et son manager Ven Buggenhout arrive avec un peu de retard à la gare SNCF d'Amiens. Le but est de parcourir le début de l'étape Amiens-Valenciennes avec une moyenne de 35 km/h et nous le suivons jusqu'à Bray sur Somme.

Un mois environ plus tard, Eddy Merckx revenait à Amiens mais cette fois pour le parcours de la fin d'étape  Lisieux-Amiens.

Eddy Merckx était évidemment seul sur la route et il terminait son court périple jusqu'à l'Hippodrome où se situait l'arrivée.

Une foule importante avait pris place aux abords de l'arrivée et Merckx a satisfait à l'opération des autographes avant de regagner son pays.

Pour mémoire, Eddy Merckx a remporté ce Tour de France 1970.

 

Lionel Herbet.


Histoire

 

1913: l'Olympique Amiénois succède à .. l'AS Bijouterie

 

 

Aujourd'hui encore, l'Olympique Amiénois fut- il contraint voici quelques années de déménager et quitter son vieux stade Delaporte pour laisser la place à des immeubles, reste un des clubs les plus anciens de la ville.

Aujourd'hui, alors que nous étions en pleine période de confinement, des licenciés du club ont décidé de célébrer la naissance officielle de leur club et en même temps de fêter les 50 ans du football féminin.

Guillaume Piot que nous avons bien connu au Courrier Picard et pas seulement comme employé du journal mais également joueur de l'équipe du journal, a décidé de faire revivre son club. Et les commentaires fusent de tous  les côtés. On constate alors  que se plonger dans le passé fait beaucoup de  bien. 

Comment est né l'Olympique Amiénois?

A la suite de la disparition d'un club qui s'appelait l'AS de la Bijouterie et qui avait été créé en 1908.

 

En 1913, ce club arrêtait  toutes ses activités surtout dans le cyclisme et l'Olympique Amiénois prenait le relais. Le premier président fut M. Miannay mais c'est surtout avec l'arrivée de Georges Cuisset que l'Olympique Amiénois prenait un essor vraiment exceptionnel.

 Il faut savoir qu'avant la guerre, l'O.A comprenait plusieurs sections: cyclisme, football, haltérophilie et lutte.

Le club a compté deux dirigeants de haute lignée: Georges Cuisset qui se multipliait dans plusieurs disciplines et Roger Lens qui était dans le cyclisme.

Georges Cuisset est du reste passé à la postérité puisqu'un gymnase porte son nom à Amiens. Il fut le fidèle compagnon d'Henri Leclercq, qu'on appelait le Pape du Football puisqu'il fut président du district de la Somme durant cinquante ans.

Un record qui ne sera jamais battu ni égalé de sitôt.

Georges Cuisset fut aussi très actif dans la lutte et l'haltérophilie mais c'est en cyclisme que le club a obtenu ses meilleurs résultats. La section cycliste fut officiellement créée en 1925 et devait fonctionner jusqu'en 1963 lorsqu'une fusion s'effectuait  avec l'Amiens SC.

 

Roger Lens était le président d'un club qui vit les débuts de plusieurs noms connus du cyclisme français notamment Pierre Pardoën. Celui ci effectua le Tour de France 1952 qui lui assura la gloire.

Durant plusieurs années de 1952 à 1960, Roger Lens est parvenu à organiser le premier critérium qui suivait l'arrivée du Tour de France.

 C'est ainsi que vinrent se produire tour à tour Louison Bobet, Roger Walkowiak, Jacques Anquetil, Charly Gaul, Federico Bahamontes, Gastone Nencini.

Longtemps, l'Olympique Amiénois a été considéré comme un des plus prestigieux d'Amiens et surtout, il avait la chance d'être aidé par d'importants mécènes qui étaient alors MM. Maeght, Glaudel, Pernaut, Matifas, Delaporte etc.

Aujourd'hui,  le football qui possède de nouvelles installations, perpétue la belle histoire de l'Olympique Amiénois qui est plus que centenaire: exactement 107 ans.

 

Lionel Herbet


Une artère cycliste à Amiens en hommage à un ancien champion?

 

Cela ne pouvait pas mieux tomber.

Alors que la période du déconfinement est devant nous, voilà que nos élus ont incité la population de notre ville d'Amiens à se remettre sur un vélo. Il parait que les vélos ne se sont jamais autant vendus, qu'ils soient électriques ou non. Mais on est convaincu qu'il n'y aura pas de contrôle pour celles et ceux qui enfourcheront leur bicyclette pour rallier leur lieu de travail.

On se rend compte que finalement effectuer quelques kilomètres à vélo est un vrai bonheur par rapport à tous ceux qui vont retrouver le Bus et évidemment le train où les conditions sanitaires seront drastiques.

Ainsi et c'est tout à fait paradoxal, alors que les champions de ce sport mais aussi tous ceux qui ont une licence FFC sont réduits pour le moment à l'inaction, du moins pour ce qui concerne les compétitions officielles, voilà que nous allons dès ce lundi 11 mai être  confronté à ce spectacle qui verra nos rues d'Amiens être  l'apanage des cyclistes.

 

Evidemment, c'est une  bonne chose et nous en profitons pour solliciter nos élus d'Amiens-Métropole.

Depuis un moment, ils rendent hommage à d'anciens champions qui ont contribué à la renommée de la capitale picarde.

Initiative que nous approuvons totalement.

Ainsi, Hugues Jullien a son nom au stade Moulonguet;  Jacques Bataille vient d'avoir sa salle de boxe inaugurée.

Ainsi que nous l'avons mentionné récemment, nous espérons que le nom de Georges Vallerey ne disparaitra pas et que prochainement, Daniel Senet qui a été un grand champion d'haltérophilie aura son nom dans un gymnase de la Citadelle.

 

On constate qu'Amiens a été une terre de cyclisme avec de nombreuses arrivées du Tour de  France et chaque année, le critérium Jean Rénaux. Mais à notre  connaissance, aucun champion d'Amiens n'a été immortalisé et c'est regrettable.

Alors l'idée nous parait excellente que de profiter de la période que nous vivons pour rendre hommage mérité à d'anciens coureurs d'Amiens qui sont partis sans que leur nom n'ait été immortalisé.

Alors, il existe à Amiens quelques pistes cyclables qui vont être de plus en plus empruntées.

Pourquoi ne pas nommer par exemple piste Pierre Pardoën, piste Bernard Quennehen, piste Franck Perque, piste Jean Claude Lefebvre, piste Michel Boquillon etc.. Voir même piste Michel Devaux qui, en tant qu'adjoint aux sports d'Amiens-Métropole a été le plus ardent défenseur du sport cycliste depuis la guerre.

Lionel Herbet


Le cyclisme d'antan

 

Michel Boquillon: trois ans chez les professionnels 

 

Depuis que Promotion Sports Picardie a été créée au cœur des années 80, Hubert Louvet et Henri-Paul Fin peuvent compter sur les compétences et le savoir faire de Michel Boquillon.

C'est la discrétion même et aujourd'hui, l'homme parle évidemment cyclisme mais sans en rajouter. A PSP, il a un rôle moins important que certains collègues, moins médiatique aussi  mais il ne le montre jamais.

Michel Boquillon est aujourd'hui connu  pour sa passion pour le football et plus particulièrement l'Amiens SC et si nous remontons quelques années en arrière, il a aussi beaucoup aimé les sports équestres.

Pour revenir à l'ASC, il fut très heureux le jour où nous l'avons photographié avec l'entraîneur de l'ASC Christophe Pélissier. Ce dernier aime le cyclisme et on l'a du reste aperçu à plusieurs reprises au prix Jean Renaux.

Pour revenir à Michel Boquillon, beaucoup de ses collègues à PSP ignorent qu'il a été trois saisons chez les professionnels: Peugeot,, Pelforth et Bertin. 

Il avait 25 ans lorsqu'il a débuté dans les rangs professionnels.

Né à  Amiens le 28 janvier 1940, Michel Boquillon avait réussi une bonne carrière dans la catégorie des indépendants.  Il faut se souvenir qu'à cette époque, la France sortait de la guerre d'Algérie et le sport souffrait beaucoup d'autant que nos athlètes devaient effectuer leur service militaire.

Michel Boquillon avait été indépendant à l'ACBB et à la fin de l'année 64, Maurice De Muer lui proposa de signer son premier contrat professionnel. Ce qu'il fit avec plaisir quitte à abandonner son métier de chaudronnier.

En ce début 1965, il était venu rendre visite au Courrier Picard et le chef de service de l'époque Maurice Gest lui avait consacré un bel article. Il était surtout rappelé que Michel Boquillon s'était préparé comme jamais d'abord sur les routes de la région puis ensuite en stage dans le Midi à Roquefort les Pins.

Michel Boquillon n'était pas le seul néo-pro en ce début d'année 1965.

Il y avait exactement 29 jeunes Français qui se lançaient dans la carrière.

Le cyclisme français vivait alors sous l'hégémonie de Jacques Anquetil et en ce qui concerne notre région, c'était plutôt le désert. Le comité de Picardie allait naître quelques mois plus tard avec pour premier président un grand Monsieur  Charles  Puille.

Michel Boquillon à qui nous adressons nos félicitations avec un peu de retard pour ses 80 printemps, eut pour équipier Jean-Claude Lefebvre.

 

Lionel Herbet


Le cyclisme  professionnel retrouve enfin des couleurs

 

Que voilà enfin une bonne nouvelle!

Dans cette période qui est plutôt morose et qui voit plus d'un Français sur deux appréhender la date du 11 mai et la fin du confinement, l'annonce par l'Union Cycliste Internationale nous ravit. Et pas que nous puisque nous sommes certains que tous ceux qui aiment le sport cycliste, sont aussi heureux.

En effet, alors que nous avons craint les mesures les plus drastiques et même pourquoi pas, l'annulation du Tour de France, l'UCI a su contrairement au monde du football, faire preuve d'une grande solidarité.

Tout le monde du cyclisme s'est en effet regroupé afin de faire en sorte que les dégâts ne soient pas trop graves.

 

C'est ainsi que  le Tour de France est bel et bien maintenu avec départ de Nice fin août et ce, en dépit de l'avis contraire de certains comme par exemple l'ancien président de la Fédération  française de cyclisme M. Pitailler.

Mais cerise sur le gâteau, les grandes classiques du printemps comme le Tour des Flandres et surtout Paris-Roubaix auront lieu.

Avant le Tour de France, les coureurs n'auront eu qu'un mois de véritable préparation puisque l'UCI a décidé que la saison officielle ne débutera que le 1er août.

Ce mois habituellement consacré aux critériums sera marqué par quelques épreuves comme le Dauphiné Libéré (réduit) et le Tour de Pologne.

Après le Tour de  France, octobre sera hyper chargé avec les classiques flandriennes mais aussi les championnats nationaux et même mondiaux.

Bref, le calendrier sera très chargé et il faut évidemment féliciter les dirigeants  de l'UCI qui sont parvenus à bien s'entendre.

 

Ce calendrier sera respecté à  la condition évidemment que le coronavirus n'ait pas engendré une nouvelle catastrophe. Evidemment, cela ne nous empêche pas de verser une larme sur tous les organisateurs de courses beaucoup plus modestes et qui ne disposent pas des mêmes moyens financiers et médiatiques que leurs collègues professionnels.

Sont évidemment visés les critériums et nous pensons notamment au Prix Jean Renaux à Amiens qui ne pourra logiquement avoir lieu à la date initiale.

N'empêche que globalement, cette deuxième partie de l'année s'annonce passionnante à suivre.

Maintenant, il faudra que les directeurs sportifs sachent bien répartir et utiliser leurs effectifs tant il est vrai que chaque coureur privé de son sport pendant plusieurs mois, ne devront pas aller au-delà de leurs possibilités physiques et être en quelque sorte en surrégime.

 Ce sera le danger à éviter.

 

Lionel Herbet


Ils ont pris de la bouteille 22

 

Jean Marc Bellocq a marqué l'histoire des 100Km du Val de Somme

 

D'abord un point d'histoire. 

Avant que l'organisation de l'épreuve ne soit  reprise par Promotion Sports Picardie et son  remarquable dirigeant qu'est Jean Claude Piéri, il faut se souvenir qu'au début des années 80, la course des 100Km du Val de Somme était l'affaire de l'Amiens UC.

L'épreuve était alors une des plus réputées en France et elle a vu les meilleurs spécialistes français et étrangers s'imposer à Amiens. On se souvient que les coureurs devaient aller d'Amiens à Mareuil Caubert (aller et retour).

L'arrivée avait lieu à deux pas de la Maison de la Culture.

Parmi les vainqueurs qui ont vraiment marqué l'épreuve, citons Jean Marc Bellocq qui encore aujourd'hui, reste un grand champion.

En 1987, Bellocq qui est licencié au club de Noisy s'était imposé en 6h41.

Un temps que même aujourd'hui, les meilleurs n'arrivent pas à égaler. 

Pourtant, Bellocq n'avait pas amélioré le record de l'Anglais Daykin qui avait gagné en 1982 en 6h32m;.

Bellocq avait réussi le coup double puisqu'il s'imposait pour sa première participation. En 1987, il avait triomphé à Amiens et c'était son troisième succès de la saison après ceux obtenus à Belvès et Florence en Italie.

Bellocq avait bien préparé soin affaire puisque chaque semaine, il parcourait 200Km d 'entrainement, le plus  souvent dans les sous-bois.

 

Bellocq était dans la vie ingénieur en pharmacie centrale des hôpitaux de Nanterre. 

Le nom de Bellocq devait réapparaître un peu plus tard. Mais pour une raison bien différente car il faut se souvenir qu'à cette époque, un athlète français ne pouvait courir partout dans le monde.

C'est ainsi que par exemple l'Afrique du Sud faisait partie des pays dans lesquels un athlète français n'avait pas le droit de se produire. Les raisons étaient évidemment politiques et liées à l'apartheid.

Pour avoir enfreint cette interdiction et avoir  couru deux épreuves en Afrique du Sud, Bellocq fut suspendu à vie par la Fédération française d'athlétisme. Cette suspension visait surtout les épreuves officielles et principalement le championnat de France. Mais cela ne l'empêchait pas de participer à d'autres100Km comme Belvès par exemple.

Contre cette décision qu'il considérait comme injuste, Bellocq s'était rebellé.

Il partait du principe "qu'il se foutait carrément de cette décision. Cette décision ne m'affecte pas du tout et il faudra qu'un jour, on arrête de prendre le sportif en otage".

C'était un peu un nouvel épisode des relations entre le Sport et la Politique et dans cette affaire, si la FFA ne sortait pas grandie à l'inverse, Jean Marc Bellocq pouvait se regarder dans une glace.

 

Lionel Herbet


Ils ont pris de la bouteille (22)

 

Claude Ansard se partageait la vedette avec .. Chantal Langlacé

 

 

Bien sûr que nous sommes un peu nostalgiques de cette période des années 80 qui voyait les coureurs de longue distance s'affronter sur les 100Km et certains marathons ou semi marathons comme par exemple  Noyon-Ham.

C'était une époque bénie pour nous suiveurs  et qui nous nous régalions de ce spectacle de voir chez les féminines Chantal Langlacé et chez les messieurs Claude Ansard.

 

C'est à lui qu'aujourd'hui nous allons nous intéresser.

Dans un article précédent, nous avions évoqué Claude Ansard comme étant "un avaleur de bitume".

Claude n'était pas élégant. Sa foulée était rasante, inesthétique mais l'homme savait souffrir et il allait jusqu'au bout de ses possibilités.

Ainsi, il nous rappela un jour que dans sa carrière, il avait disputé pas moins de .. 27 courses de 100Km.

Enorme pour un homme aussi fluet.

A trois reprises, il remporta les 100Km du Val de Somme qui avaient lieu à l'époque entre Amiens, Mareuil Caubert aller et retour. Au total et un peu partout en France, il a remporté  8 courses de 100Km en prenant en plus des places de 2e et 3e.

Un superbe palmarès que seule Chantal Langlacé dans sa catégorie pouvait dépasser.

Avec le temps de 6h44', Claude Ansard était un des meilleurs spécialistes au monde.

Aujourd'hui, un tel temps lui assurerait une place dans les trois premiers et mieux peut-être.

 

Claude Ansard ne faisait pas de la course sur route  pour de l'argent. Il n'a jamais fait fortune et ce qui animait surtout les coureurs, c'était le plaisir de se retrouver et surtout la passion de la course.

Claude Ansard rappelait que les coureurs de grand fond étaient certes des adversaires et qui ne se faisaient aucun cadeau mais après la course,  il y avait l'amitié. Comme cette amitié qui le lie par exemple à Philippe Barbier qui lui aussi est resté dans le milieu en tant que speaker.

 Longtemps, Claude qui effectua toute sa carrière à la SNCF, aimait répéter que sa meilleure course "était celle qui allait venir", Claude Ansard fut un garçon exemplaire et qui a fait honneur à son sport.

On le voit toujours, souriant, sur les courses de grand fond et il vient encourager ses fils qui ont pris la relève.

 

Lionel Herbet


Le  cyclisme d'antan

 

L'Amiénois Alfred LETOURNEUR le Roi des Six jours .. aux Etats Unis

 

 

Après André Darrigade qui aimait Amiens, ville dans laquelle il a souvent gagné à la Hotoie, nous présentons aujourd'hui un cycliste d'Amiens qui, par contre s'est surtout imposé de l'autre côté de l'Atlantique.

Alfred Letourneur qui est né à Amiens et qui repose dans sa ville natale, s'est en effet illustré aux Etats-Unis dans les vélodromes. Il a ainsi dans une période située entre les deux guerres remporté pas moins de .. 27 Six Jours.

Cela en fit un véritable héros en Amérique et il jouissait à l'époque d'une énorme popularité. Il avait même l'habitude de fréquenter la haute société. 

Alfred Letourneur dont le nom n'a jamais suscité le moindre intérêt de la part des édiles de la ville, est en effet né à Amiens le 4 janvier 1907, exactement au 32 rue du Vivier.

 

Mais c'est à Paris qu'il devait découvrir le sport cycliste en ayant fréquenté un champion de cette période Jacquelin.

Letourneur apprit en réalité à faire du vélo après s'être initié sur un triporteur dans le cadre de son travail.

Alors qu'il avait tout juste 20 ans, Letourneur partait pour les Etats Unis et c'est en tant que pistard qu'il allait  s'illustrer. Il remporta 27 Six Jours et il fut quatre fois champion des Etats Unis en demi-fond.

Aux Etats Unis, il était appelé familièrement Le Champ.

En 1941, Letourneur  réalisa une grande performance en battant le record du mile derrière voiture à la moyenne de 175km/H.
Avec son épouse  américaine,  il se retira ensuite à New York où il décédait en 1975.

Mais Alfred Letourneur n'avait pas oublié Amiens puisqu'il demanda que ses cendres reviennent en France;

 Nous étions  présents le jour où la cérémonie très digne se déroula au cimetière de la Madeleine dans  les premiers jours de  1976.

Alfred Letourneur fut donc le sportif amiénois le plus célèbre aux Etats Unis mais il n'oublia jamais sa ville natale.

 

Lionel Herbet


Le cyclisme d'antan. 

André Darrigade signe en 1964 a Amiens sa 21e victoire dans le Tour  de France. 
 
Nous sommes le 23 juin 1964 et le Parc de la Hotoie à Amiens accueille l'arrivée  d'une étape du Tour de France.
L'arrivée est très serrée puisqu'il faut attendre la photo finish. Il faudra attendre de longues minutes pour désigner le vainqueur qui est André Darrigade devant le Hollandais Jan Janssens qui remportera l'épreuve en 1968,
Pour André Darrigade c'est sa 21e victoire d'étape dans la Grande Boucle.
Deux ans auparavant,  le sprinter bordelais avait été battu à Amiens mais cette fois il fut plus prudent dans le dernier virage précédant la ligne d'arrivée.
Ce jour là, André Darrigade est au crépuscule de sa carrière puisqu'il a 35 ans. Pour la dernière fois, il va aider son leader et ami Jacques Anquetil. Il remportera ensuite un 22e succès et termine sa carrière en 1966.
Nous avons revu André Darrigade lors des championnats du monde sur piste en 1988 à Bordeaux et il était présent lors de cette célèbre finale de la poursuite qui opposait deux Picards Philippe Ermenault et Francis Moreau.
André Darrigade a fêté dimanche dernier ses ... 91 ans.
Bon anniversaire André qui aimait se produire à Amiens.
Lionel Herbet

Voici quelques semaines, après avoir annoncé que les Jeux Olympiques n’auraient pas lieu cette année à Tokyo mais l’an prochain (et encore!), nous avions aussi émis des doutes quant au bon déroulement de ceux de… Paris en 2024.

 

La raison est claire : le coronavirus n’en finit pas de faire des ravages. 
Certes sur le plan sanitaire, la situation a tendance à s’améliorer et c’est tant mieux. Même s’il ne faut pas oublier que nous ne sommes pas encore sortis complètement de l’ornière.

Le sport devrait reprendre progressivement ses droits et nous souhaitons que le championnat de football puisse terminer sa saison et que le Tour de France ne souffrira pas trop du nombre de forfaits. Des forfaits qui auront pour origine le refus de certains coureurs étrangers de venir en France. 
Les frontières restent jusqu’à présent interdites et, quitte à le rappeler, ce règlement ne concerne pas les joueurs pros de L1 qui, bien que repartis dans leur pays d’origine durant le confinement, sont officiellement domiciliés en France.

 

Pourquoi avons-nous des doutes pour les J.O. de 2024 ? 

D’abord, imaginons que ceux de 2021 n’aient pas lieu au Japon. Que fera alors le CIO ?

Revenons au coronavirus et à la crise financière qui va suivre. Il va y avoir des tas d’entreprises qui vont fermer, des chômeurs à la pelle et des sponsors qui vont flancher. Personne ne sera à l’abri. 
En ce moment, des travaux entrant dans le cadre des JO de Paris sont arrêtés. Ils concernent le futur village olympique et il faudra patienter quelques années pour être complètement débarrassés de ce fléau…
Certains nous rétorquerons que 2024 c’est encore loin. C’est vrai mais tous les spécialistes vous le diront : le chemin est encore long. 

Alors que la Ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a déclaré « que le sport n’était pas prioritaire » voilà qu’une voix s’élève. Ce n’est pas n’importe qui puisqu’il s’agit de Guy Drut, champion olympique du 110m haies en 1976 et surtout membre du CIO. Que dit celui qui a été également Ministre des Sports : « Le projet de Paris 2024 est obsolète et déconnecté de la réalité. Les Jeux d’hier ne seront pas les Jeux de demain. Les Jeux doivent se réinventer. »

Le premier objectif est une réévaluation budgétaire et il est évident que les Jeux doivent coûter moins chers. 
En un mot et si nous suivons Guy Drut, il faut que les Jeux redeviennent ce qu’ils étaient jadis comme par exemple ceux d’Helsinki en 1952 dont on répète sans arrêt qu’ils furent les plus humains de toute leur histoire. 


Lionel HERBET


Histoire: le cyclisme d'antan

 

 

1939: Amiens réserve un triomphe à Paris-Roubaix

 

 

Alors que nous sommes contraints au confinement, nous avons pensé que pour tromper leur ennui, les amoureux du sport cycliste que nous sommes, aimerions nous replonger dans le passé.

On le sait, le cyclisme et la Picardie ont souvent fait bon ménage.

Et surtout la petite reine a toujours été populaire dans notre région.

Pour débuter cette série d'articles consacrés au passé, nous ferons étape à Amiens.

La capitale picarde a longtemps été sur le passage de la grande classique Paris-Roubaix. Avec aussi cette côte de Doullens qui entre  les deux guerres, était souvent considérée comme un vrai juge de paix.

On le sait cette année, Paris-Roubaix a été annulé en raison du coronavirus.

Alors, nous sommes remontés jusqu'en .. 1939. Il s'agissait de la 40e édition. 

Soit l'année avant le début de la guerre.

Nous sommes le dimanche 9 avril 1939.

Paris-Roubaix verra au départ 171 coureurs et à l'arrivée, c'est le jeune Belge de 23 ans Emile Masson qui va s'imposer en solitaire avec une minute et demie d'avance sur ses poursuivants. et à la moyenne de 35,934km/h.

La photo que nous présentons a été prise à Amiens et elle est parue dans un hebdomadaire sportif de l'époque .

Amiens était aussi  le lieu du ravitaillement.

Une foule énorme était présente d'autant que le ravitaillement était un moment important de la course.

 

Lionel Herbet


Ils ont pris de la bouteille (17)

 

Claude Fauquet a toujours fait les bonnes rencontres au bon moment

 

Comment ne pas évoquer dans cette série d'articles, le parcours que nous qualifierons de remarquable de Claude Fauquet qui est aujourd'hui le président du comité olympique et sportif des Hauts de France après avoir été le cinquième président en Picardie de ce même comité olympique.

Claude Fauquet va laisser une trace indélébile dans la natation française.

Imaginez qu'à son arrivée au poste de DTN, la France attendait depuis longtemps une médaille d'or aux Jeux Olympiques puisque le dernier champion avait été Jean Boiteux en 1952 à Helsinki.

Nous nous rappelons cette confidence que nous avait faite Claude Fauquet.

A Atlanta, en 1996, il effectuait ses débuts de directeur Technique National de natation.

 

A l'issue de ces Jeux, la France revenait bredouille.

Claude Fauquet se souvient que dans l'avion du retour qui ramenait à Paris, les athlètes français, il se trouvait aux côtés des cyclistes Ermenault, Capelle, Moreau qui faisaient la fête.  Soit trois Picards qui eux, revenaient avec de l'or en poche et qui évidemment, manifestaient leur joie dans l'avion.

Claude Fauquet devait alors se lancer un défi. Celui de faire aussi bien que les cyclistes lors des Jeux qui suivraient en 2000 à Sydney puis Athènes en 2004.

Et d'expliquer:

"Avant Atlanta, on avait essayé de créer une dynamique de groupe. 

Celle-ci a été détruite parce que la moitie du collectif n'a pas doublé le cap des sélections.

Il n'y eut aucune dynamique compétitive. L'enthousiasme n'animait pas les uns et les autres".

Le constat était sévère et il s'adressait à certains nageurs qui n'avaient pas joué le jeu. Notamment  Roxana Maracineanu dont Claude Fauquet disait "qu'elle n'avait pas la culture de l'équipe de France que Franck Esposito par exemple qui était à l'époque le leader de la natation française".

Oui, vous ne rêvez pas.

Roxana Maracineanu est aujourd'hui Ministre des Sports.

Avant les Jeux de Sydney, Claude Fauquet avait exposé son plan: "qui consistait surtout à relever les minimas olympiques, à créer un vrai suivi médical.

"Nous avons mis le toit de la maison. Celle ci est belle mais il faudra faire attention que les termites  ne minent pas les fondations. Sinon, tout retombera comme un soufflé".

Claude Fauquet avait vu juste et la suite devait lui donner raison.

Lui l'ancien prof d'EPS (en 1970) à Abbeville et Doullens; l'ancien CTR de Picardie durant vingt ans de 1974 à1994 et qui, dans sa jeunesse, avait suivi son papa gendarme au gré des brigades, intégrait la Fédération française de natation.  Lui qui n'avait jamais été un grand nageur s'exprimait dans un registre qui, au départ, n'aurait pas dû lui être familier.

Claude Fauquet l'a reconnu. Il a  eu la chance de faire la rencontre au bon moment de personnes qui lui ont ouvert certaines portes notamment Gérard Garoff, Patrice Prokop, Jean Paul Clémençon , tous de grands techniciens et qui ont occupé le poste de DTN.

Tout comme il n'eut jamais de vrai plan de carrière si ce n'est que le sport l'avait toujours fasciné et que c'est dans cette voie qu'il pourrait s'extérioriser.

. Quand il était gamin, il aimait suivre les exploits de Michel Jazy, se délectait en suivant le Tour de France et il éprouvait une passion pour le grand Réal de Madrid.

Après les J.O. de Pékin en 2008, Claude Fauquet quitta son poste de DTN mais le Ministre des sports de l'époque Bernard Laporte le rappela en lui confiant le poste de chargé de mission du sport de haut niveau.

C'est après Londres en 2012 que Claude Fauquet revint en Picardie plus particulièrement à Amiens. Et c'est presque naturellement qu'il est devenu président du CROS de Picardie avant d'être appelé ensuite à diriger celui des Hauts de France. Tout ne s'est pas fait dans la facilité mais qu'importe, Claude Fauquet a réussi sa vie de sportif et d'homme.

Et nous reprendrons pour conclure la formule qu'il a utilisée le jour où il a reçu la Légion d'Honneur des mains de la Ministre des Sports de l'époque Madame Valérie Fourneyron: 

"Nous ne sommes rien sans les autres".

 

Lionel HERBET


Il est certain que dans les heures sombres que nous vivons actuellement et qui se poursuivront au-delà du 11 mai, le sport tremble sur ses bases. Notamment en France pour ce qui concerne la poursuite et la fin des championnats de L1-L2 et National, mais aussi le tournoi de Rolland Garros et le Tour de France.

 

Au sujet du football, les clubs s’apprêtent à reprendre l’entrainement dès le 12 mai, mais évidemment sous certaines conditions : ce ne sera pas des entraînements collectifs. Il est quasi certain aujourd’hui que si les matches ont lieu, mais nous n’en sommes pas certains, ils se joueront à huis clos. 

Le football est un sport de contact et il est fréquent que les joueurs crachent ou envoient des postillons (sans le vouloir) à leurs adversaires. C’est pourquoi la Ligue a décidé d’acheter 50.000 tests car il est évident qu’aucun joueur ne pourra pénétrer sur le terrain s’il n’a pas subi de test.
Rien ne dit que tous accepteront car il y aura des réfractaires, comme l’est en ce moment le meilleur joueur du monde de tennis Djokovic. 

 

Maintenant, le Tour de France qui ne débutera qu’à la fin août depuis Nice. 

 

Première question : est-ce que toutes les équipes étrangères seront au départ ? 
Il faut savoir que les frontières seront toujours fermées et que par exemple des coureurs basés à l’extérieur de nos frontières, ne recevront sûrement pas l’autorisation de venir en France. Tout comme par exemple les supporters hollandais qui chaque année viennent dans les Alpes encourager les coureurs.

Autre souci d’inquiétude : rien ne dit que les Jeux Olympiques auront lieu l’an prochain à Tokyo. Et ceux de Paris seront-ils alors reportés ?  
Alors, d’ores et déjà, il faut être très prudent et comme l’a affirmé ces derniers jours la Ministre des Sports Roxana Maracineanu : « Le sport n’est pas et ne sera pas prioritaire dans la période que nous vivons. »

Au fait, mais pour d’autres raisons, il est possible que le critérium d’Amiens, le Prix Jean Renaux ne puisse se dérouler. C’est que ce Prix Jean Renaux est prévu quelques jours avant le départ du Tour de France et le règlement de l’UCI ne le permet pas. Si tel était le cas, Promotion Sport Picardie connaitrait une vraie saison blanche avec les reports du Grand Prix de la Somme et des 100Km de la Somme…



Lionel Herbet 


Plus de contrôles donc plus de tricheurs?

 

En cette période de confinement, tous les sportifs de haut niveau du monde entier sont au repos forcé. Ils ont beau s'entraîner chez eux mais il est évident que les conditions de préparation n'ont rien à voir avec un vrai stade, une piste en tartan  ou des kilomètres parcourus sur un vélo en plain air.

Tout le monde n'a pas la chance de posséder dans son jardin un sautoir à la perche comme Lavillenie.

On peut affirmer sans se tromper que pour tous ces sportifs, c'est du bricolage à l'état pur.

On sait que le monde du football s'interroge.  D'un côté, les dirigeants de clubs et de la Ligue aimeraient que les championnats reprennent au plus tôt.

Mais voilà que les joueurs qui sont quand même concernés au plus haut chef, viennent d'être consultés et de donner  leur opinion. Elle est sans équivoque; les joueurs pros ne souhaitent pas reprendre la compétition pour l'instant et ce pour les raisons sanitaires que nous connaissons.. 

 

On ne peut pas leur en vouloir. Il s'agit d'une mesure sage. Et pourtant, ils savent bien qu'ils verront leurs salaires revus à la baisse.  

Il faut respecter cette décision..

Quant aux coureurs professionnels, on sait qu'ils n'ont qu'un objectif: le Tour de France qui débutera fin août depuis Nice..

Mais voilà quand va reprendre officiellement la compétition?

Il faut plusieurs semaines de préparation aux coureurs afin qu'ils soient prêts physiquement et mentalement.

En ce moment, les coureurs  ne font l'objet d'aucun contrôle anti-dopage.

Normal car pas de courses, pas de contrôles.

Mais la question se pose néanmoins: existe-t-il des coureurs qui en ce moment, continuent quand même à se doper? Afin d'être prêts le jour où les courses reprendront.

 

Nous ne sommes pas médecins mais tout de même, nous nous interrogeons.

Est-il  possible de se doper durant cette période de confinement?

Certains y croient ou s'interrogent comme Thibaut Pinot ou  Nans Peters.

Thibaut Pinot n'est pas naïf et il sait bien que le dopage n'a pas été complètement éradiqué.

Et de conclure: "J'ai peur pour mon sport, ma passion et pour ma fin de saison".

Clairement, Thibaut Pinot craint qu'au moment du Tour de France, il rencontre certains adversaires qui, durant la période de confinement  "se seront chargés comme des mules".

 

Lionel HERBET



EDITO: Un Tour de France au rabais?

 

Avec le coronavirus, les avis sont souvent divergents. Y compris ceux qui émanent des  autorités médicales.

Ainsi par exemple, le pontife  qui a décidé que la fin du confinement ne concernerait pas les seniors âgés d'au moins 65 ans et à qui il serait demandé de patienter encore.  

Pour ces personnes,  mieux vaudrait rester tranquillement à la maison.

Heureusement, Emmanuel Macron a remis les choses en place.

Chacun prendra ses responsabilités  et franchement, c'est bien mieux.

C'est ni plus ni moins de l'apartheid et pourquoi pas alors faire comme aux Etats Unis, il n'y a pas longtemps:  si vous êtes noir, vous ne pouvez pas vous assoir dans un bus.

Transposé au niveau du sport, c'est comme si dans le haut niveau, on disait par exemple à Federer qu'il ne peut plus jouer en compétition parce qu'il a dépassé les 35 ans!.

 

En boxe, nous nous souvenons par exemple de cet Archie Moore qui était devenu champion du monde des mi-lourds à .. 49 ans.

Et puis aujourd'hui, on n'en parle  pas beaucoup mais vous avez cet exemple de Robert Marchand qui à … 108 ans pratique toujours le cyclisme. Et ce vétéran anglais qui a parcouru avec son déambulateur plusieurs centaines de mètres et récolté des millions d'euros pour la lutte contre le coronavirus. 

Maintenant et pour évoquer le prochain Tour de France qui a été reporté de deux mois, évidemment que nous applaudissons à deux mains.

Mais il ne faut pas oublier un détail important, celui des mesures sanitaires qui seront toujours d'actualité  à la fin août.

Détail important: les frontières seront en principe toujours fermées.

Donc, les coureurs de formations étrangères et dont le domicile n'est pas situé en France, ne pourront venir dans notre pays. Sauf autorisation exceptionnelle.

L'autorisation d'entrer en France leur sera normalement refusée.

 

Cette situation est différente pour ce qui concerne les  footballeurs professionnels qui, même s'ils sont repartis chez eux pour le confinement, pourront revenir en France à Paris, Marseille, Amiens puisqu'ils y ont leur domicile fixe. A la condition évidemment qu'ils soient en parfaite santé.

Toujours au sujet du Tour de France, nous avons noté la réflexion du patron de l'équipe INEOS, celle du dernier lauréat Egan Bernal. Il veut absolument que toutes les précautions soient prises au niveau de la santé des coureurs et il répète "qu'en ce moment, le monde a plus besoin de médecins que de coureurs cyclistes."

Bref, nous sommes loin d'avoir la certitude qu'au moment du départ de Nice fin août, le peloton  ne soit pas composé en grande majorité de coureurs français. On pourrait alors parlerde Tour au rabais.

 

Lionel Herbet


Bonne nouvelle: le Tour  de France aura bien lieu

 

Le Tour de France est donc plus fort que le coronavirus. Il aura bien lieu cette année et la bonne nouvelle a été annoncée mardi soir. Non pas par les organisateurs mais par le maire d'une ville étape.

Evidemment, tous ceux qui s'intéressent et aiment le sport cycliste seront ravis. 

Dans l'histoire du Tour de France, seules les guerres 14-18 et 39-45 auront empêché le déroulement de l'épreuve. 

Mais franchement, nous avons et nous tremblerons encore d'ici la fin du mois d'août puisque si la course a lieu, elle a été retardée de deux mois (fin août et septembre)..

Bien sûr que nous sommes heureux et ceux qui respirent le plus aujourd'hui, ce sont les gens d'ASO emmenés par Christian Prudhomme. Car sans Tour cette année, c'était se priver d'une énorme manne financière engendrée par les retombées télévisées et évidemment commerciales.

 

Ceux qui respirent aussi ce sont les maires  et les hôteliers des villes traversées.

A commencer par Nice dont le maire a pourtant été intransigeant sur le plan de la lutte contre le coronavirus; Car voir la Promenade des Anglais complètement déserte est un crève cœur.

Nul doute que fin aout la Promenade des Anglais  aura retrouvé son animation habituelle.

Maintenant, on ne peut pas ne pas penser à ceux qui font la course.

C'est à dire les coureurs. Pour le moment, ils sont réduits à rester chez eux et ils ne peuvent s'entrainer. S'ils reprennent normalement après le 11 mai, ils auront  alors un peu plus de deux mois pour se préparer et être en forme avant le départ de Nice.

Nous serons alors  en septembre à une période au cours de laquelle les ouvriers auront repris le chemin de l'usine, les écoliers celui des écoles et surtout les jours commenceront à diminuer puisque nous nous rapprocherons de l'automne. .

 

Ensuite, il faudra tenir compte des équipes étrangères, des coureurs étrangers qui n'auront peut-être pas l'autorisation de venir en France puisque les frontières seront  fermées. Du coup, on peut poser la question: Egan Bernal sera-t-il au départ? 

Il ne faut pas que le Tour se dispute entre .. Français.

Ce serait dévaluer l'épreuve. 

Cette période coïncide aussi avec celle des critériums. Soit le moment où les coureurs récoltent les fruits de leur participation au Tour de France.  Auront-ils aussi le feu vert de leur directeur sportif?  Rien n'est acquis de ce côté.

Néanmoins  l'essentiel est sauvé.

Le Tour de France aura lieu et ce matin, nous imaginons facilement que Christian Prudhomme soit vraiment soulagé.

Même si les ennuis ne font que commencer.

 

Lionel Herbet


Le cyclisme va malheureusement trinquer

 

Nous l'avons déjà signalé dans ces colonnes.

En raison du coronavirus qui cause tant de dégâts humains en France mais quasiment dans tous les pays du monde, le sport qu'il soit professionnel ou amateur, est quasiment aujourd'hui réduit à l'état végétatif.

 Après cette pandémie, va succéder immanquablement une crise financière.

Le Ministre de l'Economie l'a indiqué: cette année 2020 sera identique si ce n'est pire que ..1945.

Il va se produire une récession économique incroyable et il est clair qu'il va falloir du temps pour qu'elle  se relève.

Alors dans ces conditions, le sport peut-il être confiant pour le futur?

La réponse est évidemment négative. et elle interpelle les plus importants dirigeants du monde entier.

 

A l'heure actuelle, si on met de côté pour l'instant le football qui ne s'est pas encore prononcé quant à la conclusion des différents championnats, on peut  signaler que seul le Tour de France est encore en suspens.

Nous attendons la décision d'ASO qui n'est pas facile à prendre, on le comprendra volontiers.

Il est clair qu'un Tour de France à huis clos ne serait pas une bonne solution mais cela aurait au moins le mérite à ASO de ne pas être trop perdant sur le plan financier avec la présence de France Télévision .

Quoiqu'il arrive et même si le Tour a lieu, il faut penser que la caravane publicitaire sera supprimée ce qui est normal.

 

Alors, va se poser le problème des villes étapes et des hôtels qui avaient déjà été retenus pour les équipes, les membres de la caravane mais aussi les représentants de la presse.

Qui va payer?

Au siège de l' Union Cycliste Internationale dont le président est un Français M. Lappartient, on a déjà fait les comptes.

Avec le report ou annulation de nombreuses épreuves, avec le report en 2021 des Jeux Olympiques, il a été estimé à 23,5 millions d'euros la perte financière.

Du coup, l'UCI a mis au chômage partiel ou complet pas moins de 130 employés.

Il est donc raisonnable de penser que le cyclisme subit de plein fouet cette crise et que pour reprendre l'expression d'un spécialiste: "les perspectives financières du cyclisme sont très sombres". 

Au total dans le monde, ce sont environ 650 épreuves qui sont annulées. Parmi elles  le Grand Prix de la Somme qui est reporté à 2021.

Maintenant, concluons  par une note d'optimisme.

Le cyclisme s'est toujours relevé. Il a  vécu les deux grandes guerres et il est reparti.

 

Lionel Herbet


Ils ont pris de la bouteille

 

A Amiens, le champion du monde de  cyclisme Freddy Maertens est battu par .. un cheval

 

C'est un sujet quelque peu insolite que nous abordons aujourd'hui dans cette rubrique des sportifs qui ont pris de la bouteille. L'évènement remonte à près d'un demi siècle et il a eu pour cadre l'hippodrome d'Amiens.

Pour la première fois, un coureur cycliste est opposé à un ..cheval. Ce 13 juillet 1977, l'Hippodrome d'Amiens a fait le plein et le président de la Société des Courses d'Amiens M. Michel Fossé peut savourer ce moment de bonheur.

En effet, même si la course ne comprend que mille mètres et va durer un peu plus d'une minute, réunir sur la ligne de départ le champion du monde sur route en exercice, le Belge Freddy Maertens et  un des meilleurs chevaux de l'époque Fakir  du Vivier qui est drivé par Pierre-Désiré Allaire, est quand même un sacré défi.

Le moment est solennel en cette fin de journée qui coïncide avec la fête nationale tandis que par ailleurs le Tour de France qui sera remporté par Bernard Thévenet, bat son plein.

Freddy Maertens avait refusé de bénéficier d'un handicap comme le règlement le lui permettait puisqu'il ne courait pas à la corde. Mais la course fut nettement en faveur du cheval qui l'emporta donc en 1mn12s2/10 soit le record du monde du Km. (notre photo)

Le champion belge avait bien préparé ce match et il était venu à Amiens en compagnie de son directeur sportif Guillaume Driessens. 

On a demandé bien sûr à Maertens les raisons qui l'avaient poussé à se mesurer à un cheval. Il répondait qu'au départ cela l'amusait mais qu'ensuite, le match fut très médiatisé puisque les télés étaient venues en masse à Amiens. En effet, bon nombre de journalistes avaient quitté provisoirement le Tour de France mais d'autres venaient de tous les continents.

C'est que ce match entre un cheval et un coureur était une grande première au monde.

Pierre-Désiré Allaire rendait hommage à son cheval, le meilleur au monde mais aussi les dirigeants amiénois notamment M. Fossé qui avaient osé programmer un tel évènement. Car Amiens avait bel et bien chipé la vedette à Paris.

Il faudra attendre 2011 pour que l'hippodrome d'Amiens soit le cadre d'un affrontement entre un coureur et un cheval.

En l'occurrence le 9 mars 2011, sous les yeux de Bernard Hinault dans le cadre du Grand National du Trot, le Picard Jimmy Casper est opposé à Origano Lap qui est drivé par Pierre-Yves Verva.

Jimmy Casper qui s'est pourtant bien préparé n'est pas plus heureux que Maertens puisqu'il s'incline également.

Ainsi à deux reprises, en l'espace de trente ans, le cheval s'est montré meilleur que le coureur cycliste ce qui a fait dire à Bernard Hinault "que c'était tout à fait normal  car avec les chevaux, nous avons de véritables athlètes de haut niveau ".

 

Lionel Herbet


Ils ont pris de la bouteille

 

Nous poursuivons aujourd'hui notre  voyage dans le passé (récent) et le portrait de sportifs et dirigeants qui brillaient voici plusieurs décennies et sont aujourd'hui plus ou moins rentrés dans l'ombre.

 

Francis Van Londerseele l'homme qui a redonné sa fierté à la Picardie cycliste

 

Il fut une époque où la Picardie était une région respectée car elle obtenait de bons résultats sur les terrains. 

Les disciplines olympiques étaient à l'honneur et le point d'orgue se situe en 1996 lorsque notre région qui ne s'était pas encore "mariée" de force avec le Nord, ramenait d'Atlanta quatre médailles d'or des Jeux Olympiques.

Au point que le président du C I O (Comité International olympique) l'Espagnol Samaranch avait déclaré le plus sérieusement  que la Picardie était une des régions les plus brillantes au monde.

De quoi faire rougir le président du CROS de Picardie, le regretté François de Massary.

C'était aussi une époque où la Picardie avait la chance de posséder des CTR (conseillers techniques régionaux) de qualité et surtout ayant une solide connaissance du terrain. Ce qui n'est hélas plus le cas aujourd'hui puisqu'un CTR de cyclisme peut très bien exercer sa fonction sans avoir jamais pratiqué ce sport.

Parmi ces CTR, nous ne pouvons pas ne pas penser à Francis Van Londerseele, un homme du sérail puisque son père avait été un bon dirigeant et un de ceux qui avaient "lancé" le tout nouveau comité de Picardie.

Francis Van Londerseele exerça cette fonction sans avoir en poche le diplôme requis. Mais un jour au cœur des  années 80, il  fut officiellement nommé et dès lors, la Picardie allait obtenir de très bons  résultats.

On peut affirmer que 1987 aura été le vrai départ du cyclisme dans la région puisqu'une équipe juniors devait remporter le championnat de France sur route avec notamment Eddy Seigneur et Philippe Ermenault.

1987 est aussi l'année qui a vu Martial Gayant porter le maillot jaune durant le Tour de France.

Evidemment, avec les résultats qu'il obtenait,   Francis Van Londerseele intéressa le milieu professionnel. Il quitta la Picardie et devint directeur sportif chez Gan puis Cofidis  avant de se retirer discrètement à Amiens.

Il a toutefois gardé intacte sa passion pour le sport en général et le cyclisme en particulier. Il a intégré Promotion Sport Picardie et retrouvé  vingt ans après, celui qui fut son président au comité de Picardie: Hubert Louvet.

Chaque année, lors des 100Km de la Somme, on le voit au cœur de la course mais sur un vélo évidemment. 

Pour le moment, Francis Van Londerseele est irremplaçable ou du moins il n'a pas été remplacé.

Yannick Gricourt:  27 ans CTR en haltérophilie

 

Ce retour en arrière nous fait penser à celui qui avec la famille Maïer et Daniel Senet, a marqué de son empreinte l'haltérophilie picarde.

En effet Yannick Gricourt qui nous a quittés voici deux ans, nous laissant complètement désemparés tant l'homme était attachant, a beaucoup fait pour ce sport qui aux Jeux Olympiques de 1976 à Montréal, a obtenu la première médaille de la France.

Il s'agissait de Daniel Senet qui reste à ce jour l'un des plus grands champions français de cette discipline. 

Deux ans plus tard, en 1978, Yannick Gricourt devenait officiellement le nouveau conseiller technique régional, succédant à Rolf Maier.

Yannick Gricourt était un technicien de terrain. Il connaissait par cœur son sport qu'il devait servir jusqu'en juillet 2005 lorsqu'il rendit son tablier au niveau régional et il laissa le poste à Bruno Maïer, le fils de Rolf.

Yannick Gricourt quittait la Picardie mais pas son sport car il fut  nommé à Paris et devint conseiller technique national, chargé de la détection. Il assistait aussi aux grandes compétitions nationales.

Yannick Gricourt mériterait que son nom soit associé à une salle à Amiens ou ailleurs.

Jean Ramon avait la foudre dans les poings

 

Lorsque Jean-Claude Bouttier l'ancien champion d'Europe et challenger malheureux du champion du monde Carlos Monzon, est décédé, nous avons rappelé une anecdote amiénoise.

Jean Claude Bouttier avait en effet, chez les amateurs, rencontré en championnat de France amateur un jeune  Amiénois Jean Ramon.

Jean Ramon avait une qualité qui aujourd'hui est encore rare dans le milieu pugilistique: la foudre dans les poings. Sur un coup de poing, il était capable de battre avant la limite, n'importe qui.

C'est ainsi qu'un jour, en championnat de France amateur, il expédia deux fois au tapis Jean Claude Bouttier qui se relevait toutefois.

Jean Ramon nous expliqua  plus tard sa tactique: il touchait avec la droite et il enchainait avec la gauche.  Ce que faisait avant lui le grand Georges Carpentier.

Chez les amateurs, sous la houlette de René Raux, Jean Ramon a disputé 42 combats qu'il remporta quasiment avant la limite.

En 1964, au Mans, il fut opposé en quart de finale du championnat de France à Jean-Claude Bouttier.  

"Je ne le connaissais pas et j'ai été déclaré battu. Bouttier est venu me voir pour me dire que j'avais vraiment gagné".

Jean Ramon sera ensuite professionnel et il aura notamment pour professeur Jacques Bataille. Il va disputer 24 combats mais il ne change pas sa vie au quotidien puisqu'il se lève chaque matin à quatre heures, vend des légumes et primeurs sur le marché d'Amiens.

Mais  revers de la médaille si Jean Ramon frappe très fort, il n'encaisse pas bien les coups. C'est souvent le cas chez le puncheur.

Jean Ramon sera plus tard entraîneur du club d'Amiens et fier qu'un jour, Amiens soit désigné le premier club formateur de Picardie.

Jean Ramon avait une devise: pour lui la boxe c'est donner des coups sans en prendre. 

Notre photo: Jean Ramon avec Jean Claude Bouttier. Les deux hommes s'estimaient  beaucoup.

 

Lionel HERBET


Ils ont pris de la bouteille

 

Nous poursuivons la série des sportifs qui ont gardé une jeunesse .. éternelle.

C'est ainsi que dans notre département de la Somme, trois dirigeants que nous qualifierons d'exceptionnels, ont fait une belle carrière.

 Aujourd'hui, leur renommée a largement dépassé les limites de notre région.

 

Hubert Louvet l'indestructible

 

Quand on parle cyclisme, on évoque immanquablement le nom d'Hubert Louvet. Il a certes pratiqué le sport cycliste au sein de l'Amiens SC mais c'est surtout en tant que dirigeant qu'il s'est fait remarquer.

Hubert Louvet a été d'abord président du comité de la Somme puis dans la foulée du comité de Picardie.

Quand la Région des Hauts de France a été créée, il n'a pas souhaité devenir président se contentant de la vice-présidence.

Il est vrai aussi qu'au delà de ses responsabilités régionales, il avait des occupations au plan national puisqu'on l'a même vu au sein d'une commission professionnelle, siéger en bureau aux côtés de .. Cyrille Guimard.

En 1985, Hubert Louvet a créé Promotion Sports Picardie. Il a su s'entourer d'amis fidèles et compétents. Il a ainsi repris l'organisation du  Tour de la Somme devenu plus tard Grand Prix de la Somme. Puis le critérium Jean Renaux et également les 100Km de la Somme.

Hubert Louvet a aussi directement œuvré au niveau du comité régional olympique et sportif et il est le bras droit de Claude Fauquet le président..

Hubert Louvet a surmonté de nombreux obstacles. Il est donc indestructible  et toujours disponible. Des  dirigeants de son genre se font de plus en plus rares.

Marcel Glavieux a su mener sa barque

 

Comme Hubert Louvet dans le cyclisme, Marcel Glavieux a pratiqué le football sans vraiment s'affirmer comme un grand joueur; Qu'importe, il a su rapidement se diriger vers une carrière de dirigeant du côté de Doullens.

Il a aussi intégré les commissions du district de la Somme et fait en sorte de s'affirmer en se faisant remarquer par les clubs mais aussi notamment par celui qui fut son "maître" André Pouilly.

Ce dernier ne souhaitant plus poursuivre son mandat de président, Marcel Glavieux s'est retrouvé aux commandes et par la suite, il a été à chaque fois réélu.

Pourtant, il fut souvent attaqué parfois vilipendé mais il parvenait toujours à sortir la tête de l'eau et à être présent le jour des élections.

Chez lui, pas besoin de faire une campagne des mois avant l'élection. 

Sa présence au quotidien au district de  la Somme qu'il dirige depuis près de trente ans, ses visites dans les clubs fussent-ils les plus modestes, ont contribué à ses différentes réélections. 

Marcel Glavieux a aussi rejoint le mouvement olympique et depuis un quart de siècle, il est à la tête des  du comité olympique. Sa réussite qui le poursuivra encore longtemps est la création de cette Maison des Sports à Amiens qui était réclamée depuis des lustres.

Marcel Glavieux a réussi là où   de nombreux prédécesseurs avaient échoué.

Cette Maison des Sports c'est son titre de gloire.

Il est vrai aussi que Marcel Glavieux a su mener sa carrière avec lucidité et maîtrise en sachant s'attirer les faveurs du milieu politique.

Marcel Glavieux ne veut pas s'arrêter et déjà, il a donné rendez-vous en 2024 pour les Jeux Olympiques. puisque la Somme a été officiellement reconnue comme Terre des Jeux.

Jacques Liénard, l'UEFA l'ra prise dans ses bras

 

Jacques Liénard aura connu deux clubs dans sa vie: les Hospitaliers d'Amiens puis l'Amiens SC.

Le CHU possédait à l'époque (les années 60) une équipe corporative et Jacques a pratiqué mais de façon éphémère. 

Très tôt, il se lança dans la carrière d'arbitre. 

Dire qu'il fut un grand arbitre serait exagéré. Lui le savait très bien et du reste, il ne devait pas longtemps revêtir la tenue en noir. . Très tôt, il a intégré certaines commissions au district de la Somme et bien évidemment celle concernant le foot corpo.

Il devait aussi choisir une  filière qui allait le mener très rapidement vers les hautes sphères du pouvoir.

Il était ainsi le médecin officiel, celui qui avait une place dans les différents comités.

Il fut ainsi médecin fédéral et cerise sur le gâteau, médecin reconnu par l'UEFA. Dans l'histoire du football picard, jamais un homme n'a été aussi haut.

Parallèlement, Jacques Liénard oeuvrait au sein de l'Amiens SC en apportant ses compétences.

Aujourd'hui, il est le président de la section amateur du club et le patron du centre de formation.

Jacques Liénard est incontournable dans le football mais pas que.

En effet, ces dernières années, Jacques Liénard fut même appelé à siéger au sein de la commission médicale de la Fédération française de cyclisme, chargée de lutter contre le dopage.

Jacques Liénard a toujours un rôle important au sein de la Ligue des Hauts de France mais on suppose qu'avec  la création du centre Fernand Duchaussoy à deux pas du centre, Jacques Liénard n'aura plus à effectuer le trajet Amiens-Lille.

 

Lionel Herbet


Serge Vitry aimait le cyclisme mais aussi les coureurs

 

C'est une simple annonce,  brève et quelque peu laconique qui nous est parvenue en ce samedi marqué à la fois par le soleil mais aussi la nécessité de rester confiné chez soi. Serge Vitry a quitté ce monde. Nous nous y attendions certes mais tout de même, en ce moment, de nombreux  amis disparaissent. Nous avions connu Serge Vitry au début des années 70 et il travaillait aux Ponts et Chaussées. C'était un homme adorable toujours prêt à rendre service.

 

En tant qu'amoureux du sport cycliste, il fut fidèle à son club de l'Amiens SC, fidèle à son président Jimmy Binet qui en faisait son numéro deux. A l'ASC, Serge Vitry a tout connu  et il savait tout faire. Il était à la fois le chauffeur du véhicule de course de l'ASC, le mécano et le plus souvent le directeur sportif. Il savait tout faire Serge et surtout  il avait la confiance des coureurs.

Au Courrier Picard, il nous rendait souvent visite afin de nous faire parvenir le compte rendu de courses qui avaient été organisées par son club.

Un souvenir nous revient et il concerne les Boucles du canton de Picquigny auxquelles participait l'Amiens SC. Evidemment, la voiture du club était conduite par Serge Vitry. Mais le règlement était formel: les voitures de directeurs sportifs devaient obligatoirement observer le code de la route. Nous n'étions pas dans le Tour de France, loin s'en faut.

 

Or, dans une longue ligne droite, surement après une crevaison d'un de ses coureurs, Serge Vitry voulut reprendre sa place dans la caravane des directeurs sportifs.

Il roula à gauche de la route mais se fit arrêter manu militari par .. les gendarmes qui devaient lui dresser un procès verbal. Nous avions trouvé le procédé peu élégant mais on le sait, le cyclisme surtout au plan régional, éprouve des difficultés à exister.

Serge Vitry était donc un homme qui a consacré tous ses loisirs au sport cycliste sans chercher les honneurs; à son club.

A sa famille, nous présentons nos sincères condoléances.

 

Lionel Herbet


Tour de France: et pourquoi pas la nuit ?

 

Dans cette période qui voit chacun d'entre nous être obligatoirement réduits à l'inaction, confinés dans nos habitations, le sport ne semble plus la priorité du Français moyen.

Jusqu'à présent, toutes les grandes compétitions mondiales, européennes et françaises ont été annulées. ;Avec cependant, pour le moment,  une exception:le Tour de France. On comprend parfaitement que Christian Prudhomme le grand patron d'ASO veuille attendre le dernier moment avant de prendre sa décision.

Jusqu'à présent, il garde le silence, ne répond quasiment à aucun média. Pourtant, des voix s'élèvent pour lui donner le conseil de ne pas faire disputer cette année le Tour de France.  

 

Ce qui serait une catastrophe à la fois pour les coureurs inactifs depuis l'arrivée de Paris-Nice mais aussi l'organisateur privé d'une manne financière non négligeable (venant de France Télévision).

Alors, on entend la La Ministre des Sports Roxana Maracineanu qui souhaite que le Tour ait lieu à huis clos. Vous imaginez le Tour de France, l'épreuve la plus populaire au monde, celle qui draine durant le mois de juillet des millions de spectateurs sur le bord des routes, ne pas se dérouler en présence justement de ce  public acquis à sa cause.

 

Christian Prudhomme ne semble pas du même avis mais pour le moment et compte tenu de la situation sanitaire qui sera suivie d'une situation financière, tout autant dramatique, il attend des jours meilleurs.

Mais franchement, comment imaginer que les coureurs seront en forme eux qui  ne peuvent s'entrainer dans les meilleures conditions.

Le Tour de  France sans spectateur, à huis clos pour reprendre une comparaison avec le football, c'est inimaginable.

Alors pourquoi pas le Tour de France la nuit ce qui nous ferait revenir un siècle en arrière lorsqu'il était fréquent que les coureurs relient la ville étape en pleine nuit.

Restons sérieux.

 

C'est vrai que le Tour de France et ASO, ce sont des salariés qui ressemblent un peu à ceux des clubs de football.

Pas de course, pas de salaire ou presque.

Le sport cycliste  mais il n'est pas le seul, va connaitre des lendemains difficiles. Des partenaires vont mettre la clé sous la porte et ne pourront aider le sport cycliste. Fasse que la déflagration ne soit pas trop brutale.

 

Lionel Herbet


Le Grand Prix de la Somme reporté à mai 2021

 

Il fallait s'y attendre. A son grand regret mais il n'était pas question de prendre une autre voie, Promotion Sport Picardie a décidé de reporter le Grand Prix de la Somme qui devait se dérouler en mai avec un parcours surtout tracé dans la ville et banlieue d'Amiens; Soit Amiens-Salouel.

La décision n'a donc pas fait longtemps débat entre les deux grands manitous de PSP Hubert Louvet et Henri-Paul Fin.

Du reste, le GP de la Somme arrive à la suite des grandes classiques comme Paris-Roubaix et le Tour des Flandres sans oublier Milan-San Remo et un peu plus tard le Tour d'Italie soit autant d'épreuves reportées.

Au plan de la région des Hauts de France, le GP de la Somme connait le même sort que les Quatre Jours de Dunkerque eux aussi reportés.

La seule incertitude du moment consiste à savoir si le Tour de France aura bien lieu.

 

La Ministre  des Sports Roxana Maracineanu souhaite que la plus grande épreuve mondiale ait lieu .. à huis clos.

Mais franchement imaginer qu'une course cycliste ait lieu sans public relève de l'utopie. Le cyclisme s'est toujours targué d'être un sport populaire. Mais on perçoit facilement l'incertitude des organisateurs qui perdraient beaucup d'argent en cas d'annulation.

PSP connait une année difficile car nous savions  déjà que l'épreuve pédestre des 100Km m de la Somme et le Marathon n'auraient pas lieu cette année.

Non pas en raison du coronavirus mais plutôt de l'enchevêtement de dates puisque les couses organisées par Jean Claude Pieri étaient en concurrence.

Du coup, il ne reste plus au programme de PSP pour cette année que le Prix Jean Renaux prévu le 28 août dans les rues d'Amiens.

On souhaite sincèrement que le sport en général et le cyclisme en particulier parviennent à surmonter la terrible  épreuve que nous  traversons. Il faut être lucide: le sport passe en ce moment au deuxième rang pour nous tous, amis du cyclisme qui sommes confinés.

 

Ensuite, quand la machine va se relancer, il faudra une sacrée dose de persévérance aux responsables des clubs qui iront à la chasse aux subventions de toutes sortes et des partenaires. L'avenir s'annoncent en effet très difficile.

Enfin nous terminons sur une note d'optimisme puisque Henri Paul Fin qui occupait une place de choix à PSP vient d'etre élu maire de Saint Fuscien.  Nous lui adressons évidemment nos sincères félicitations.

Henri-Paul Fin qui a participé aux Jeux Olympiques de 1972 et fut professionnel s'est ensuite investi dans la vie locale.

Il est aujourd'hui le premier magistrat de Saint Fuscien.

Jadis, Saint Fuscien organisait une belle épreuve cycliste et nous nous souvenons par exemple qu'un certain Régis Ovion, champion du monde amateur sur route  avait gagné dans les années 70.

 

Lionel HERBET


Et si les Jeux Olympiques étaient aussi reportés ?

 

Nous le répétons avec force:jamais depuis la dernière guerre mondiale, le sport n'avait été autant menacé dans son existence même.

Chaque jour nous amène son lot d'épreuves reportées ou simplement annulées.

Il faut en effet être réaliste: si plusieurs compétitions sont reportées en septembre, il est évident que cela sera difficile  dans la mesure où il faudra beaucoup de monde pour encadrer ces épreuves et que les calendriers seront surchargés.

Prenons par exemple le cyclisme. C'est un sport qui se  pratique à l'extérieur et qui surtout a besoin d'un certain nombre de  bénévoles, de signaleurs sur les routes et de services de gendarmerie qui seront peut-être sollicités par ailleurs.

Autre grand évènement en danger: les Jeux Olympiques de Tokyo début juillet.

Pour l'heure, le C I O tient ferme et ne veut pas  entendre parler de report.

Mais des voix s'élèvent émanant  surtout des représentants de disciplines les plus importantes: l'athlétisme et la natation.

 

Il est évident que les sportifs de haut niveau qui sont comme tout un chacun, confinés chez eux, ne peuvent s'entraîner normalement. Ils font tout  simplement du bricolage chez eux et on ne nous fera pas croire que si la situation perdure, ils seront prêts pour Tokyo.

Le champion du décathlon Kevin Mayer prône pour sa part le report des J.O.

Les nageurs sont privés de piscine et ne peuvent quand même pas se préparer dans leur baignoire.

 

Même si les Jeux se déroulaient, dans quelle forme seraient alors les participants?

Dans ces conditions, comment ne pas rappeler  Jérémy Stravius qui sortirait de sa retraite sportive. Le champion amiénois  même sans entrainement, pourrait partir à égalité avec ses principaux adversaires qui seront eux aussi sous-entraînés.

Certes, la décision n'est pas simple à prendre et il est évident que le Japon a consenti de gros efforts humains mais surtout financiers pour accueillir dans les meilleures conditions les athlètes du monde entier.

Mais nous le répétons: nous vivons une situation que nous nous n'avons plus connue depuis l'annulation des J.O en1940 et 1944.

En France, nous sommes partis, sportifs ou non, pour un confinement qui va dépasser les deux semaines initialement prévues.

 Mais quelle que soit la décision qui sera prise par le CI O mais aussi le CNOSF quant à la participation des athlètes français, elle sera bien difficile à prendre.

 

Lionel Herbet


Même en 1940, le sport français n'avait pas connu une telle situation

 

A longueur de journée, les télés, les radios nous rabâchent  qu'en raison du coronavirus, il nous faut rester sagement confiné à notre domicile. 

Un conseil qu'hélas de nombreux Français ne suivent pas à la lettre. Car figurez-vous qu'on n'a jamais vu autant de Français promener leur chien et effectuer leur footing  sans oublier les balades à vélo. C'est évidemment le côté indiscipline du Français moyen qui refait surface à un moment où la solidarité, le respect de l'autre sont nécessaires. .

 

Evidemment, c'est le Sport qui nous intéresse. Celui que nous aimons depuis notre plus tendre enfance et qui avec le temps, nous a permis de vivre correctement, de nous élever socialement et de bien élever notre petite famille. 

Mais voilà qu'aujourd'hui, le sport a complètement  cessé son activité et ce, à tous les niveaux. Toutes les fédérations ont décidé de stopper toutes leurs compétitions qu'elles soient professionnelles ou amateurs. Voici quelques semaines, beaucoup de nos compatriotes ont snobé les Chinois qui ont été les premières victimes de ce fléau mais aujourd'hui, c'est notre tour en attendant que l'Afrique ne soit touchée. Et franchement, nul n'est en mesure aujourd'hui de prévoir quand les sportifs reviendront sur les terrains mais il est  évident qu'il leur faudra une période d'entrainement car on imagine qu'en ce moment, là où ils sont, les sportifs ne peuvent s'entraîner correctement.

 

A Amiens, cela fait franchement irréel de voir que les grands stades, la Licorne, Urbain Wallet, le Coliseum sont complètement fermés. C'est évidemment une situation tout à fait inédite et en fouillant dans notre mémoire, nous nous rappelons qu'en 1968, durant les événements du mois de mai, de nombreux sports avaient tout arrêté durant quelques semaines. Le siège de la Fédération française de football avait été envahi non pas par le coronavirus mais par des manifestants. Mais rien de comparable avec ce qui se passe actuellement.

Plus loin dans le temps, en 1940 quand se déclenche la guerre mondiale, de grands rendez vous sportifs avaient été  purement et simplement annulés comme par exemple le Tour de France et les Jeux Olympiques. Mais avec un autre gouvernement (Pétain), le sport avait quand même existé sous l'égide d'un Commissariat aux Sports dirigé alors par Jean Borotra, le grand champion de tennis et notamment vainqueur de la Coupe Davis. La France était alors divisée en deux zones: une occupée et une libre dans laquelle il était plus facile de pratiquer le sport.

 

Mais la période que nous traversons aujourd'hui est vraiment exceptionnelle et le pire est que nous ignorons quand elle va redevenir normale.

Dans le passé si le sport a connu des moments difficiles, c'est que certaines nations étaient plus ou moins en guerre comme par exemple aux Jeux Olympiques de 1980 et 1984 quand les Etats Unis et les Russes s'étaient livrés une guerre de suprématie mondiale.

Aujourd'hui, tel n'est pas le cas car l'ennemi est invisible. 

Notre pensée va pour tous ces sportifs, vedettes de leur discipline ou simple pratiquant. Tous sont logés à la même enseigne, contraints de rester chez eux, en attendant des jours meilleurs. Mais quand?

 

Lionel Herbet.


Le Tour de France doit-il avoir lieu?

 

Alors que Paris-Nice s'est quasiment déroulé dans son intégralité, on était loin d'imaginer que le cyclisme serait touché de plein fouet par le coronavirus.

Le fait que les coureurs n'avaient aucun contact avec le public et entretenaient des rapports très brefs avec les médias, laissaient à penser que de tous les sports, il serait quasiment épargné. Mais la réalité est toute autre.

Toutes  les grandes classiques  du printemps ont été annulées et ne pas voir cette année Paris-Roubaix est un vrai crève-coeur.

Le Tour d'Italie a été aussi annulé et c'est logique dans la mesure où le coronavirus fait des ravages énormes dans ce pays.

Il y a en effet plus de morts chez nos amis transalpins qu'en Chine le mois dernier.

Alors, se pose la question  qui  concerne le Tour de France.

Elle est simple: la plus grande épreuve cycliste mondiale doit-elle se dérouler cette année en juillet?

Pour de nombreux défenseurs de l'organisation 2020 du Tour de France,c'est oui et nous les comprenons.

 

Après tout, juillet parait encore bien loin. Mais c'est vrai qu'en général, au moment du départ de la Grande Boucle, tous les participants sont dans leur meilleure forme physique. Ils ont en effet eu l'occasion de se préparer les mois précédents.

Malheureusement, ce n'est  pas le cas cette année puisqu'en ce moment les coureurs professionnels du monde entier sont comme tout un chacun, réduits à rester chez eux.

Or pour un coureur cycliste, il n'y a pas d'autre remède pour être dans une bonne condition physique que d'accumuler les kilomètres.

 

Le home-trainer c'est bien mais c'est bon pour un malade qui veut se refaire une santé et  pas pour un coureur professionnel.

En ce moment, à l'instar de tous les sportifs du monde entier, les coureurs sont chez eux, réduits au chômage et plus le temps avance et plus leur condition physique acquise en février, disparait.

C'est Marc Madiot le patron de l'équipe d'Arnaud Demare et Thibaut Pinot qui faisait remarquer qu'en ce moment, il a rangé dans l'armoire les programmes qu'il établit  régulièrement à l'intention de ses coureurs. Marc Madiot est comme l'entraîneur d'une équipe de foot qui est confiné chez lui et ne peut pas préparer le prochain match parce qu'il n'y pas de match tout simplement. 

Cyrille Guimard est allé plus loin. Il préconise tout simplement le report ou  l'annulation du Tour de France. Le débat est donc ouvert.

 

Lionel HERBET